Synopsis :
Ce ne sont ni des mercenaires, ni des agents secrets. Ils choisissent eux-mêmes leurs missions et n'obéissent à aucun gouvernement. Ils ne le font ni pour l'argent, ni pour la gloire, mais parce qu'ils aident les cas désespérés.
Depuis dix ans, Izzy Hands, de la CIA, est sur les traces du chef de ces hommes, Barney Ross. Parce qu'ils ne sont aux ordres de personne, il devient urgent de les empêcher d'agir. Eliminer un général sud-américain n'est pas le genre de job que Barney Ross accepte,
mais lorsqu'il découvre les atrocités commises sur des enfants, il ne peut refuser. Avec son équipe d'experts, Ross débarque sur l'île paradisiaque où sévit le tyran. Lorsque l'embuscade se referme sur eux, il comprend que dans son équipe, il y a un traître.
Après avoir échappé de justesse à la mort, ils reviennent aux Etats-Unis, où chaque membre de l'équipe est attendu. Il faudra que chacun atteigne les sommets de son art pour en sortir et démasquer celui qui a trahi...
Critique :
Le voilà donc le tant attendu « Expendables », LE film d’action de 2010, déjà culte avant même sa sortie par l’engouement que son annonce a pût susciter auprès de tous les fans du genre qui se respectent. Une telle réunion de stars par celui qui nous avait offert le jouissif Rambo 4 tenait presque du fantasme. Mais comme tous fantasme, son passage au réel ne satisfait jamais vraiment.
Le problème du film est là : à partir du matériau de base (un film d’action bourrin old school hommage à toute une génération) tout le monde avait fait son film dans sa tête, le film parfait qu’il avait envie de voir. A partir de là, le résultat ne pouvait être que décevant.
En effet, on ne peut pas dire que la mise en scène de Stallone soit en état de grâce. Là où ses cadrages et son montage dynamique avait surpris tout le monde avec le dernier Rambo, The Expendables ne brille jamais par sa mise en scène, d’une platitude toute professionnelle, qui aurait pût être le fruit de n’importe quel tâcheron appliqué. Pire, on peut dire que le montage est ici clairement mis en cause, notamment dans la gestion des scènes de combat, le pauvre Jet Li en faisant encore les frais, ses prouesses techniques n’étant jamais mises en valeur (mais c’est quand même moins horrible que dans La momie 3).
C’est le cas pour beaucoup de scènes d’action, massacrées par un montage épileptique souvent synonyme de cache misère. Le scénario est également d’une pauvreté désolante, mais ça on s’y attendait, pas la peine de s’en plaindre, on était pas venu pour voir un drame profond sur la vieillesse et la passation de pouvoir.
Et pourtant, malgré ces réserves et d’innombrables défauts, on prend du plaisir devant le film. Déjà ce casting, argument de vente presque unique du projet, qui réjouit l’œil à chaque plan réunissant certains d’entre eux dans une même scène. Franchement, voir Jet Li se battre contre Dolph Lundgren (même mal filmé), Li et Statham en duo face à Gary Daniels (le spécialiste des dvds d’action à 99 centimes en station service), Stallone face à Eric Roberts, c’est un pied monumental.
De nombreuses scènes sont longuettes (on se fout de ce qui peut arriver à la gentille de l’histoire), voire ratées (les tentatives de Stallone de montrer que les brutes ont du cœur avec les amourettes de Statham et les larmes -et la bave- de Rourke), mais elles sont constamment contre balancées par de furtifs moments jouissifs qui empêchent l’ennui de s’installer. Je pense à la réunion Willis-Stallone-Schwarzy, certes tirée par les cheveux, mais tellement sympathique, la scène énorme de l’avion (ou Stallone fait un véritable cadeau clin d’œil au spectateur en remettant une couche d’action jubilatoire quand on pensait la scène terminée), et la dernière demie heure d’action non stop, certes brouillonne mais bourrine à souhait.
On regrettera quand même aussi un Jet Li et un Dolph sous exploités, avec les vannes racistes super lourdes sur les asiatiques. Mais Stallone sait caresser ses spectateurs dans le sens du poil et nous sort du Creedence juste comme il faut quand il faut, et attirera même les plus jeunes en mettant en scène de nombreuses figures de catch (dont raffolent les pré-ados) dans les bastons. Il évite également de nous infliger le coup du héros de 60 ans qui se taperait le jeunette à la fin.
Alors oui, Expendables est loin d’être parfait, loin de combler toute nos attentes, mais il serait quand même hypocrite de dire que Stallone nous a trompés sur la marchandise. Ce film pourrait être un direct to vidéo décérébré, un actionner basique des années 80, c’est ce que son initiateur avait promis c’est ce qu’on a eu. Rien de plus rien de moins, et moi ça me va. Ça vaut 2,5, j’arrondis à 3 ce plaisir coupable et assumé.