Dimanche pluvieux, Dimanche d’écriveux, que je me suis amusé à dire toute la journée, hier. Quand je me suis levé et que j’ai vu la température qui sévissait dehors, je me suis tout de suite dit : Bon, bien , on va se la couler douce dans la maison aujourd’hui. Je suis descendu à mon bureau, j’ai ouvert Word et j’ai commencé à écrire. Pourtant, j’écris rarement en me levant, mais là, c’est comme si mon cerveau me disait : Vas-y ! T’as le droit, y a rien à faire dehors, pas de gazon à tondre, pas de ballade en voiture, pas d’épluchette de blé d’inde non plus et en plus le magasinage a été fait. Profites-en donc! Allez, à ton clavier.
C’est ce que j’ai fait et ca été productif. Hier, c’était une journée de prédilection pour écrire. Mais qu’en-est-il justement de ces moments propices où la muse nous gratifie de son œillade la plus complice? Comment déceler , provoquer ou céduler des moments d’extase où la créativité et les vibrations sont au rendez-vous ? Faudrait pas toujours attendre après la caprices de Dame Nature, on risquerait de faire pauvres provisions.
J’ai donc essayé de me rappeler les moments et les endroits où mes derniers écrits ont pris forme. Vraiment, j’ai essayé de trouver, non pas le moment où j’ai écrit, mais le moment où l’histoire a pris forme, comme une allumette que l’on craque sur la pierre. Cette étincelle où en quelques minutes tu vois défiler quasiment le synopsis de ton histoire en quatrième vitesse. Voici mon compte-rendu :
Beaucoup de mes étincelles ont pris naissance le samedi matin au restaurant. Le samedi, c’est un rituel, je vais toujours déjeuner à mon resto préféré. C’est samedi, la vie est belle et l’ambiance des gens et l’odeur de bacon stimule ma bonne humeur. L’ingrédient premier : Le journal et son cahier weekend, ensuite vient le café. Je dirais que lire le journal en relaxant et non en vitesse un mardi matin entre le Gym et le boulot, mais en profitant du moment présent me stimule au plus haut point. Durant cette heure et demie, je pars souvent dans le monde des chimères et y récupère un lot d’histoires toutes plus surprenantes les unes que les autres. Souvent, elles ont terminé sur le disque de mon ordinateur. Ma nouvelle Jubilé de cannelle publiée chez Katapulpe est venue au monde entre une bouchée de fève au lard et une toast au beurre d’arachide ! Donc, je mets dans la poche, : Samedi matin au resto!
Un autre endroit, est le centre d’achats. Assis dans une aire d’attente ou dans un café bistrot, je reste assis à regarder les gens. Plus il y a de gens et plus je m’évade. Les grandes aires de restauration sont très fortes en échantillonnage de gens qui détonnent de par leurs parures et les gestes qu’ils posent. Parfois on intercepte (sans le vouloir) des bribes d’histoire assez spéciales .J’y ai puisé une couple de personnages croustillants et d’anecdotes salées. Différents textes de mes ateliers d’écriture en sont un exemple parfait. Donc, on ajoute le centre d’achat à la liste.
La toute dernière fois que j’ai senti la présence de ce sentiment d’inspiration fut la semaine passée à la bibliothèque. La bibliothèque de mon village est un endroit charmant, ni trop petit, ni trop grand. Il y a un coin près de grandes vitrines qui donnent sur la rue principale où quelques fauteuils invitants nous attirent et dans lesquels on se renfonce avec trois ou quatre livres sous le bras. La lumière basse, les livres qui m’entourent, les gens qui fouinent dans les allées et les quatrièmes de couverture que je lis à la cantonade m’amènent dans une autre dimension et je flotte dans la pièce à travers des songes qui prennent forme dans mon esprit. D’ailleurs, un de mes prochains textes devraient découler de cet épisode. La biblio, ça marche pour moi.
Alors, quand le syndrome de la page blanche te pogne, mon ti-Pierrot d’amour, botte-toi le derrière et prends tes cliques pis tes claques et cours au resto, au centre d’achat ou à la biblio. C’est là qu’elle se cache et se fait désirée La Dame Muse. T’as-tu bien compris là ? Cours Pierre H. Cours … ! La Dame t’a donné un rencart ! Cours !