Dénonciation, arrestation, torture, camp de concentration et peine capitale sont le quotidien des Berlinois et la peur suinte à toutes les pages.
Pourtant, Otto et Anna Quangel décident à la mort de leur fils unique, au moment de la défaite de la France en 1940, de résister à leur façon, afin de rester ‘dignes‘ dans une Allemagne devenue folle. Pendant deux ans, ils vont écrire et laisser anonymement dans Berlin des cartes d’anti-propagande critiquant violemment Hitler et le régime nazi.
Présenté par les éditeurs comme un thriller, ce livre est en partie la reconstruction historique d'événements réels ainsi qu’un hommage à toutes les formes de résistance, petites ou grandes, héroïques ou artisanales.
Ecrit en 1947, en seulement 24 jours, Seul dans Berlin est tout simplement un chef d’œuvre de la littérature allemande de par son style (vif, contemporain et moqueur) et sa galerie de portraits, des hommes, des femmes et des enfants aussi ambivalents que l’auteur et plus complexes encore que de la dentelle bretonne (il me sera difficile d’oublier, pour n’en citer que quelques uns, les deux punaises, Enno Kluge et Emil Borkhausen, le juge Fromm, l’infâme Baldur Persicke, l’Inspecteur Escherich et bien sûr, les naïfs Quangel).
On pense à Hugo, Balzac, Dickens ou Zola. C’est du lourd, du longue vie - oubliez la rentrée littéraire et jetez-vous ces 556 pages de montagnes russes où vous passerez par toutes les nuances des sentiments, du rire à la colère, de la tendresse au dégoût, de la détresse à l’espérance.
La note de L'Ogresse: