de tous les combats pour la vie
La compagnie Scènes Décalées
a besoin de votre soutien
pour monter une création en Haïti...
Associations, municipalités, particuliers
accueillez l'animation proposée par
Scènes Décalées
pour soutenir financièrement ce projet
N'hésitez pas à faire circuler très largement
cet appel autour de vous
Venez découvrir le travail de cette compagnie
le 18 septembre à 19 h ou le 19 septembre à 16 h 30
lors du forum des associations Dix sur Dix
dans la prestigieuse et magnifique Cité des Récollets
75010 Paris - A deux pas de la Gare de l'Est
Une femme de 75 ans, née au Brésil, est morte de 12 janvier 2010 à Port-au-Prince.
Un toit lui est tombé sur la tête.
Une heure avant sa mort, elle faisait une conférence sur la mortalité infantile.
La pièce se situe dans l'espace temps entre la fin de cette conférence et le séïsme qui a causé 220 000 morts en
Haïti.
Cette femme ne sait pas qu'elle va mourir.
Elle remarque un miroir inca dans l'entrée de sa chambre où elle s'est isolée pour prendre un peu de repos, pour échapper à
l'oppression de la misère.
Le miroir est un refuge.
Il l'apaise.
Il transpose la réalité en imaginaire en la personne d'une conteuse chilienne et de ses éternelles histoires, merveilleuses
d'onirisme et de réalisme...elles aussi.
"Narrer, résister" explique Zilda à sa conteuse chilienne, sortie du miroir, pour lui justifier sa requête soudaine et impérieuse
de quelques unes de ses histoires intemporelles.
Pas question d'un retour à Forquilhina, son pays de naissance dans l'Etat de Santa Catarina, au sud du Brésil, l'Etat le
plus froid du Brésil, précise-t-elle.
Il lui faut du rêve qui déménage pour dépasser cette misère qui l'entame au plus profond.
Zilda ne résiste pas au plaisir de raconter elle-même à sa conteuse quelques blagues qui trainent dans les rues au Brésil,
aujourd'hui.
Elle pourrait dire : "Au secours !", comme les ancêtres de cette terre
indienne, face aux conquérants espagnols qu'ils avaient pris pour des sauveurs envoyés par Quetzalcoatl, le Serpent à plumes.
L'idée est de mêler le réalisme de Haïti, une heure avant le séïsme à l'onirisme intemporel des contes latinos.
"Narrer, c'est la liberté de survivre".
Raconter la dernière heure de la vie de Zilda, qui vient de faire en Haïti, ce jour-là, une conférence sur la mortalité
infantile pour la "Pastorale de l'enfance", c'est introduire le spectateur dans le réalisme de l'horreur absolue.
Raconter des histoires, des légendes, des contes latinos, c'est inviter le spectateur au rêve.
Il n'existe aucune division entre l'imagination et la réalité.
C'est l'enjeu de cette pièce qui reste à écrire en collaboration avec son interprète principale, la comédienne Gilette
Barbier et sa comparse, conteuse en contrepoint.
Pendant que Wayta, une petite promeneuse solitaire d'une famille d'Indiens Chiriguanos, s'échappe dans la forêt d'Amazonie, loin de son parcours habituel, sa mère s'inquiète, tempérée par la sage grand-mère Tara qui la rassure avec des contes de la nature, la « Pachamama »... colibri, urubu et autres oiseaux dans les arbres, ces êtres végétaux qui s'expriment en bruissant, depuis les racines jusqu'à la canopée qui caresse les étoiles. Toutes leurs histoires évoquent les origines de la nature environnante dont Paquita reproduit les sons avec les sifflets qu'elle fabrique pour les enfants;
... Ce sont des histoires pour grands et petits, des instantanés d'une violence sauvage, d'une urgence absolue, des petits bonheurs intenses, des rêves enfouis d'une éternelle poésie.
Elles sont racontées de concert avec des mots et les sons de cette nature environnante, qui participe en direct au récit.
Comme dans toute pièce de théâtre, la parole est vivante, faisant la différence entre texte vivant et texte écrit ; il s'y ajoute dans le cas précis de cette pièce un « son vivant » qui participe à la dramaturgie du spectacle à l'inverse d'un enregistrement sur une bande son.
La dramaturgie plurielle porte sur cette participation des sons de la nature, en « live », directement mêlés à l'interprétation des contes par les deux personnages de femmes. Ils sont reproduits avec des sifflets, des appeaux, des flutes, des castagnettes, des bruissements de papiers ...et autres, par les deux interprètes en scène. Il y a une part d'improvisation dans l'interprétation des sons comme dans celle du texte. Ils apportent leurs identités aux deux personnages comme les deux comédiennes.