Marnus Erasmus, notre narrateur, en ce début 70, raconte ses onze ans, au Cap, Afrique du Sud. Ses promenades, son ami Frikkie, son frère de sang, leurs virées à bicyclette, leurs parties de pêche, leurs problèmes scolaires. Ses parents, sa mère ancienne cantatrice, son père général de l’armée sud-africaine, son héros, son idole, combattant inlassablement du coté des justes. La famille idéale afrikander. C’est avec ce regard d’enfant rempli de naïveté que l’on explore l’apartheid, si caractéristique de cet état sud-africain.
Un roman qui semble anodin, fastidieux, une mise en situation qui n’en finit plus, si ce n’est de ce mystérieux général chilien, ami de son père venu passer quelque temps au Cap, que l’on nomme Mr Smith qui pimente quelque peu le récit. Mais ce sont, surtout, ces petits détails de la vie quotidienne qui dresse le portrait de cette famille blanche qui nous découvre peu à peu ce racisme, conditionné, inné, inculqué depuis des générations sous le couvert de la bonne morale et la religion. Une suprématie blanche qui, même en seconde moitié du XX° siècle, Anglais, Allemands, Français, Hollandais, Portugais, règne encore sur ce continent.
Mais une surprise, un coup de massue, nous attend dans les toutes dernières pages nous dévoilant l’étendue de la face cachée de ce troublant roman, lui dénonçant une tout autre dimension, une odeur de pomme bien perturbante qui demeure étrangement présente un long moment.