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Michel Destot, maire de Grenoble et médecin de Molière

Publié le 23 août 2010 par Lecriducontribuable

Réagissant aux récents événements qui ont agité le quartier de la Villeneuve, à Grenoble (Isère), Michel Destot, le maire socialiste de la cité dauphinoise, a envoyé ce mois-ci une lettre à ses administrés.

Tout en admettant que Grenoble « traverse des moments difficiles » (au prix d’un doux euphémisme), il contre-attaque aussitôt : « [S]ans sous-estimer les faits, je ne reconnais pas Grenoble dans la présentation qui en a été faite pas les médias qui ont stigmatisé notre ville, ses quartiers et ses habitants. »

Rappelons tout de même que les émeutiers ont tiré à balles réelles sur la police. S’il n’y a, heureusement, aucun mort à déplorer (la mort du braqueur multi-récidiviste étant due à la légitime défense du policier sur lequel ce braqueur tirait), la présentation des médias a plutôt été fidèle à la gravité des événements.

Déplorant la réduction des effectifs de la police nationale (il y aurait cependant beaucoup à dire sur cette focalisation sur les moyens alloués à la police, plus qu’à la nécessité de laisser la police faire son travail), le maire entend donc continuer l’augmentation des effectifs de la police municipale.

Pourtant, comme le dit lui-même, et fièrement, Michel Destot, dans sa lettre, les effectifs de la police municipale se sont accrus de 41 % depuis 1995. Cela a-t-il permis d’améliorer l’ordre et la sécurité ? Apparemment, c’est plutôt le contraire.

Plus inutile semble la création de 21 postes de « médiateurs de nuit » et d’« éducateurs de rue » en lien avec le Conseil général de l’Isère dans le cadre d’un « dispositif de médiation et de prévention ».

Pourquoi, inutile ? Parce que tout cela a déjà été fait, et n’a pas marché.

Le quartier de la Villeneuve, comme le rappelle le lecteur qui nous a envoyé cette lettre, n’est pas un quartier défavorisé. « C’est un quartier qui dispose d’un des plus grands centres commerciaux de la région, d’aménagements publics importants (salle de spectacles, bibliothèque, écoles, collèges, lycées, services sociaux, etc.), de parcs immenses et bien entretenus et autres espaces verts, terrains de sport, etc., ainsi que d’un réseau de bus et de tramways important qui met ce quartier à cinq à dix minutes du centre-ville. », nous écrit ce lecteur.

Aussi, renforcer comme veut le faire le maire de Grenoble les dépenses d’aménagement urbain, d’éducation (crèches, soutien scolaire, activités extra-scolaires), de « solidarité » (lire : de redistribution forcée), de « soutien à l’emploi » (en donnant de la main droite l’argent qu’on a pris aux entreprises de la main gauche), de « jeunesse », de santé scolaire, de subventions aux associations, de construction de logement « social », est-il voué à l’échec : cela a déjà été fait dans le quartier de la Villeneuve, et n’a pas empêché les émeutes que l’on sait. Le développement des transports en commun qu’il prévoit n’améliorera pas davantage la situation, puisque, comme en témoigne notre lecteur, le quartier concerné est tout proche du centre-ville.

Michel Destot, comme tous les socialistes qui prétendent résoudre les problèmes du socialisme par plus de socialisme, est à comparer aux médecins de Molière qui soignaient des patients victimes d’hémorragie par des saignées. Car toutes ces dépenses inutiles, voire contre-productives, il faudra bien les payer avec les impôts des Grenoblois, et, plus largement, avec ceux des Français, les communes dépendant de la dotation globale de fonctionnement (DGF) versée par l’État.

Comme toujours, il y a ce qu’on voit, et ce qu’on ne voit pas. Ce qu’on voit, ce sont les réalisations (inutiles) de la puissance politique. Ce qu’on ne voit pas, c’est tout ce qui aurait pu être fait (d’utile) avec l’argent des impôts nécessaires à ces réalisations, si l’on avait fait confiance aux individus plutôt qu’au pouvoir politique.


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