Prêts pour le grand “Salt” ?

Par Kub3

A l’heure où l’on déterre les morts pour des films hommage poussifs, Philip Noyce nous offre une histoire d’espionnage à l’ancienne avec ce qu’il faut d’invraisemblable pour y croire.


Dans les salles une semaine après The Expendables, Salt en est l’antithèse parfaite. Là où Sylvester Stallone a aligné les noms dans l’espoir d’en faire ressortir quelque chose, Philip Noyce se concentre sur la super star Angelina Jolie et la met en scène dans une histoire aux twists en rafale et aux forts relents de guerre froide, pourtant en plein dans l’actualité.

Le pitch tient en une ligne : accusée du jour au lendemain d’être un espion à la solde de la Russie, Evelyne Salt fuit ses collègues de la CIA afin de prouver son innocence.

Aucune minute n’est perdue inutilement. Noyce pose une question et il s’y tient : qui est véritablement Evelyn Salt ? Le spectateur se doute bien vite qu’il y a anguille sous roche mais le réalisateur australien distille ce qu’il faut de nouveaux rebondissements pour le tenir en haleine.

Avec peu de technologie et de belles scènes d’action (la séquence où Salt saute de camion en camion sur les échangeurs routiers de Washington vaut le coup d’œil), le film présente un côté foncièrement jouissif dans la manière dont son personnage a de s’infiltrer avec fluidité façon Hitman (le jeu, pas le navet qu’ Hollywood en a fait).

Et peu importe qu’il s’agisse d’une femme. A l’origine le scénario avait été écrit pour un homme et proposé à Tom Cruise, qui a refusé. Résultat : on est bien loin du profil Mata Hari. Exit les codes habituels du genre qui veulent qu’une femme agent ait à un moment ou un autre l’obligation quasi-naturelle d’utiliser ses atours féminins pour parvenir à ses fins. Jolie assure au combat et fait un agent tout à fait crédible.

Certes on peut regretter la symbolique un peu exagérée de ses habits qui changent en fonction du camp dans lequel on la range ainsi que  les scènes à la limite de Matrix (passage de l’ascenseur).  Mais on retiendra surtout que Noyce fait ici son boulot honnêtement : malgré une trame narrative assez simple, Salt reste un divertissement efficace.

En salles le 25 août 2010

Photos : © Sony Pictures Releasing France