Nous voici dans la période des fameuses universités d'été, moments très médiatiques où chaque parti tente d'apparaitre ouvert, cool et sérieux... et bien entendu moderne !
La 1ère, celle des Verts et d'Europe Écologie a démontré, une fois encore, la perversité du système politico-médiatique, de ce monstre engendré par cette Cinquième République à bout de souffle.
Ainsi, hormis les problèmes d'égo de Daniel Cohn-Bendit et sa tentation d'entretenir la confusion pour draguer les déçus du MoDem, il ne fut question que de la future candidature d'Eva Joly à l'élection présidentielle de 2012...
Quelques sondages, très favorables, furent publiés opportunément ... et le tour était joué pour que la machine médiatique s'emballe !
Et comme par hasard, les principaux leaders écolo, à l'exception notable de Cochet, ont quasiment entériné le choix du système.... sans débat préalable à l'intérieur du mouvement avec les militants et sympathisants ! Nous voilà même revenus au temps de l'applaudimètre...
Mais quid des idées ?
- E. Joly et les revenus (revenu minimum d'existence et revenu maximal) ?
- E. Joly et le financement de la sécurité sociale ?
- E. Joly et le capitalisme vert ?
- E. Joly et le marché carbone ?
- E. Joly et l'école ?
- E. Joly et la mondialisation ?
- E. Joly et l'Union européenne ?
- E. Joly et les délocalisations ?
- E. Joly et le productivisme ?
- E. Joly et la croissance économique ?
- E. Joly et la précarité sociale ?
- E. Joly et la défense nationale ?
- E. Joly et les mesures dictées par l'UE et le FMI pour la Grèce et la Roumanie ?
- E. Joly, le réchauffement climatique et l'énergie nucléaire ?
- E. Joly et les transports ?
- E. Joly et les privatisations ?
- E. Joly et la RGPP ?
- E. Joly et la Cinquième République ?
A ce jour, nous ne connaissons pas les réponses de la candidate putative d'EE et des verts sur ces questions dont la liste n'est pas exhaustive...
Mais qu'importe, les sondages sont excellents, fiables...
Au diable les idées !
Au diable les convictions !
Au diable le programme !
Le système politico-médiatique ne s'embarrasse pas de telles considérations, l'important, c'est le casting ! La candidature d'Eva Joly en rappelle une autre, présentée comme providentielle à l'époque...
Et ce ne sont pas les sympathisants et les militants, pour beaucoup, devenus de simples supporters, qui contesteront ce choix venu d'en haut ! La base n'a plus qu'une seule fonction : supporter fanatiquement le leader sensé le mieux placé pour l'emporter sur le camp d'en face...
Ce non-choix dicté par les sondages, les médias dominants et la direction du parti - et en définitive par le système, occulte les autres questions, pourtant essentielles sur la pratique et la nature du pouvoir, les objectifs à atteindre, les écueils à éviter, les réformes à mener...
Aussi, espérons que les autres partis de gauche se garderont de tomber dans le piège de la politique du casting!
L'heure n'est pas de choisir le bon cheval, ni la bonne stratégie de course, mais de réfléchir, d'éclaircir certaines idées, de défricher, de susciter le débat, et d'élaborer un programme.
Ensuite, viendra le temps de choisir la personne qui incarnera le mieux les idées de transformation, de justice et d'écologie sociale.