Les banques privées irakiennes estiment que l'unique moyen de sortir le pays de sa léthargie économique passe par la privatisation des établissements bancaires publics, qui détiennent 85% des liquidités. Si les capitaux étrangers affluent vers l'Irak, les ministères préfèrent s'adresser aux banques publiques, ce qui ne favorise pas la croissance. Par ailleurs, l'absence de gouvernement et la sécurité encore chancelante n'encouragent pas les banques étrangères à s'implanter solidement en Irak même si le pays jouit d'une faible inflation et d'une monnaie stable.
Fouad al-Hassani, président de la Ligue des banques privées irakiennes estime ainsi que, sans privatisation, le gouvernement continuera à s'appuyer sur ses propres banques et que cela ne cadre pas avec une politique d'une économie de marché. Or l'article 25 de la constitution stipule que l'État doit encourager et développer le secteur privé.
Il y a actuellement 36 banques privées en Irak, avec un capital variant entre 50 et 150 millions de dollars, soit plus du double qu'à l'époque de Saddam Hussein, où il n'y en avait que 17. Six de ces banques ont des actionnaires étrangers, ce qui était interdit 2003, et deux d'entre elles sont même détenues majoritairement par des investisseurs étrangers, mais le secteur reste totalement dominé par les sept banques publiques, comme à l'époque du parti Baas. Actuellement, les établissements privés détiennent 15% du total des liquidités du pays, contre seulement 5% avant 2003. Mais comme le gouvernement possède virtuellement tout, 95% des affaires sont réalisées par le gouvernement, qu'il s'agisse de la défense, de la santé, de l'industrie ou autres.