Etat chronique de poésie 977

Publié le 23 août 2010 par Xavierlaine081

977

La terre s’agite, elle s’ébroue et secoue le joug que nous lui imposons.

Ce qu’elle cherche ? 

*

Qu’un vague bon sens nous anime, et voilà le calme revenu.

Foin des tempêtes, des cyclones et des tremblements, nous feignons si souvent de ne rien entendre.

Mais c’est pour nous étonner d’être si mal.

Qui crée dommage au vaisseau qui le porte, ne devrait point s’effrayer du naufrage.

*

Or voici que revenu sur ces rives hautaines, que caressent les vagues du cynisme et de la corruption, si mes comptes sont exact, il ne reste, en l’escarcelle, plus rien qui permette d’envisager que demain nous puissions encore nous sustenter honorablement.

Dans le désert de nos portes-feuilles s’est joué un tour de passe-passe, muni d’un système de vases communicants efficace : les uns s’enrichissent comme jamais, les autres mordent la poussière.

L’art suffoque sous la canicule des prélèvements obligatoires.

Il en est même pour trouver que le jeu pourrait continuer en ponctions illimitées.

Nous ne sommes plus sur le seuil de la pauvreté, nous descendons, par paliers, en dessous.

Y aura-t-il une seule âme pour nous porter secours avant la noyade ?

*

Nous frémissons, comme la terre qui nous a donné naissance, à la sombre perspective qui s’agite.

Jusqu’où faudra-t-il plonger pour qu’enfin ce peuple s’ébroue ?

*

Dans le silence de la nuit,

Un grondement s’en vient…

.

Tout à coup ce fut comme si la maison tremblait sur ses fondations. 

Etrange comme une détonation si souterraine et profonde nous déride: 

Chacun, sur sa terrasse, y allait de son pronostic… 

La nuit, souveraine avait allumé ses lustres sur nos têtes. 

Que savons-nous de ce que la terre nous fomente, 

En des profondeurs que nos petits esprits d'atteindront jamais. 

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Manosque, 20 juillet 2010

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