Magazine Politique
Le Ministre de l'Intérieur a tourné la page d'une ambiance Française très répandue. C'est la fin du coeur en bandoulière. C'est un tournant risqué. Mais est-ce un tournant durable ?
Finalement, sous la Présidence Sarkozy, chaque été est un temps fort.
Le premier été 2007 avait marqué la rupture avec le candidat. Le Président donnait libre cours à ses priorités en assumant notamment l'intérêt qui est le sien pour les Etats-Unis. Avec cet été 2007, le Président "bling bling" était né.
Avec l'été 2008, ce fut la consécration du tournant dans sa vie personnelle avec l'installation à part entière de nouvelles marques dans le rapport entre le nouveau couple présidentiel et l'opinion.
L'été 2009 fut celui de la faillibilité nouvelle avec cet incident du 26 juillet qui lui vaut une hospitalisation.
L'été 2010, c'est le retour aux fondamentaux : se réconcilier avec la droite et les milieux populaires.
A la manoeuvre, Brice Hortefeux qui montre, une nouvelle fois, tout son savoir faire et prépare la rentrée de septembre sur de nouvelles bases.
Première étape : s'adresser aux adhérents UMP qui pouvaient aller chercher ailleurs les démonstrations d'autorité ou du moins les proclamations d'autorité.
Seconde étape : parler au peuple et l'entretien dans le quotidien Le Monde rappelle que l'UMP n'a pas le monopole des "milliardaires" puisque le refrain de la "gauche caviar" est remis d'actualité.
Cette séquence temps a été bien réussie sur la méthode même si elle contestable sur le fond. Elle radicalise le débat en installant un clivage binaire droite / gauche.
Elle replace la gauche sur des terres difficiles car, dans l'opinion, la gauche est perçue comme laxiste ou pour le moins plus laxiste que la droite.
Cette guerre des positions résistera-t-elle à la rentrée avec son actualité plus économique ? C'est tout l'enjeu des prochaines semaines. Mais force est de constater que particulièrement mal engagé, cet été 2010 se termine bien pour la majorité présidentielle.