Swing: édition 23!
La croix et la bannière pour atteindre Wespelaar, la N21 est synonyme de chantier depuis avant l'Antiquité!
César, déjà, se plaignait et soupçonnait les éléphants d'Hannibal d'avoir dégradé la Chaussée d'Haecht pour emmerder ses légions.
Di Rupo devrait transférer de l'argent carolo pour aider De Wever à refaire ses voies de circulation....
Big
Blind
Un bluesband de Noordwijk (NL) a la
lourde tâche d'ouvrir le festival.
Ils s'acquittent de cette besogne de plaisante manière: du blues, du rock, de la présence..les amateurs locaux sont contents.
Et pourtant, le chanteur/harmoniciste, Wesley van Werkhoven, nous signale que ce sera le tout dernier gig du combo, ils arrêtent les frais.
A leur palmarès: 2 CD's et des centaines de gigs, dont Peer ou le Paradiso.
Basse: Dirk van Duijn- drums: Niels Duindam et guitare: J J van Duijn.
'Intro' un instrumental juteux pour annoncer la couleur, suivi de 'Ease My Mind' aux saveurs British Blues des sixties, voire Hollandse Blues in de stijl van Cuby & The Blizzards.
'Freakshow' galerie de monstres aux uptempo freaky/funky riffs.
Une seule cartouche dans le barillet: 'Russian Roulette' du blues Stevie Ray.
'Natural High', oublie la cocaïne ( on est pas Boonen ou Maradona), oublie les champignons, on s'envoie en l'air de manière écologique.
JJ, avec ses flashy raybans, a plus un look guitariste pour Pukkelpop minettes que le stéréotype blues guitar hero, mais le zouave sait manier une Gibson.
Plus gluant sur coulis jazzy, le titre de leur dernier CD ' Circus left town'.
...I love this smell of yours...qu'il chante.
De la violette?
A slow blues: 'Quarter to 4'.
Un poète, Wesley: kwart voor vier, tijd voor bier.
La Primus c'est moins mauvais que l'infâme Heineken.
JJ est appliqué, Wesley, légèrement branleur, a de la gueule et la rythmique est solide.
Cet aveugle se débrouille plutôt bien.
'Rollin your way' , un chemin accidenté.
'In my own hands' stomping blues.
'Hold on' pompe sec.
Dédié à Jan Pet, un bluespromoter batave, décédé cette semaine: 'I've been wrong' un méchant shuffle avec appel aux paroissiens: say 'Yeah'!
'Yeah' 'Ave Maria' 'Ite Missa Est' c'est bon, fiston?
Yeah!
'Wicked weasel boogie' un boogie téléphoné démarrant sur les riffs de 'Radar Love' du Golden Earring.
Une dernière, faites gaffe aux guêpes, amis de Wespelaar: ' Anytime you want'.
C'est quand tu veux, Wesley!
Un bis!
La locomotive que Lightnin Guy balance à chaque gig 'Automatic'.
Oranje über alles!
Jeremy Wallace Trio
Première apparition en Belgique pour Mr Wallace, originaire du New Jersey.
Le moins qu'on puisse écrire est qu'elle marqua les esprits.
Le chanteur /guitariste (une National reso-phonic d'anthologie!) n'est pas vraiment à classer dans le catalogue blues, il s'ébat dans les eaux roots/americana avec des relents blues bien sûr, mais aussi country ou folk.
Ce storyteller d'exception pond des lyrics d'une veine Bruce Springsteeen/ Bob Dylan et son timbre éraillé de siroteur de Bourbon et mâcheur de tabac( an old-school whiskey and cigarette voice) est un hybride young Bob Dylan, mature Tom Waits .
Il a captivé l'assistance.
Pour l'aider, un sosie de Neil Young à la basse: Matt Gruenberg, un mec qui ne sait plus combien d'artistes il a accompagné (Ashley Macisac, David Tronzo, Reeves Gabrels de Tin Machine...) et aux drums et percussion : Tom Costagliola.
Discographie: 3 galettes, la dernière ' Suicide Suitcase' en 2008.
Plus grand admirateur: Dave Van Ronk qui le compare à Arlo Guthrie.
Pas de setlist, on joue à l'inspiration.
On l'annonce pas, t'es collé à la buvette où t'entends un country blues bien sec.
Au galop, frontstage.
Deuxième tranche... I woke up this morning at 4 o'clock... mama have you heard the news..papa got killed... histoire de bien situer son univers.
Un slow blues rural typique...come back, baby, please don't go... let's talk it over... tous pareils, font des conneries, puis ils implorent leur bonne femme: t'en vas pas, je suis rien sans toi...
Le narratif ' 1 dollar 49' en rassemblant tous ses nickles, pennies et dimes, voilà ce qu'il a en poche.
Une pointe de country à la Johnny Cash 'Since you left' ... I'm just thinking about you, baby ... mais il me faut... hard drinking for courage..., un sens de la dérision bénéfique, un fingerpicking impressionnant, un dobro te martelant le crâne et, en prime, deux sidemen super efficaces.
Jeremy Wallace trio: superbe découverte.
Une magnifique ballade aux sonorités Willy De Ville ' Johnny' , sera suivie d'une époustouflante version de 'St James Infirmary', pour revenir à la country galopante.
Un petit ragtime désuet, narrant une tranche de vie d'un rambler promettant de changer de vie car ...I'm 'Fallin in love'... la voix râpeuse du hobo formant un formidable écho aux sonorités du dobro.
'Gotta get back', ce pauvre petit gars semble avoir pas mal de problèmes avec les madames.
La solitude du buveur de fond ...old man liquor, it tastes too much like gasoline... tes narines peuvent sentir les exhalations du mauvais alcool.
A l'instar du Boss, ce type peint, à grosses couches réalistes, l' Amérique profonde.
Wespelaar, more blues coming : le mélancolique 'Cold October' , suivi de 'Broke & Hungry' , ragged and dirty, too.
J'en connais d'autres, correspondant à cette description édénique.
Le poignant 'Deathletter Blues' décrivant une tragique histoire familiale.
Le slow, 'Virginia', précède a slow cruisin tune pour revenir au blues crasseux: 'Backdoor Man'.
Un petit crochet par la Nouvelle- Orléans et un rock pour finir en beauté .
Cette excellente prestation demande un bis, qui valait le déplacement à lui seul: une version étonnante de la scie country: 'Stand by your man' de Tammy Wynette.
Fallait se frotter les yeux et voir ce macho chanter...Sometimes it's hard to be a woman
Giving all your love to just one man... sans rigoler.
Brillant!
Top of the bill: Sherman Robertson Band!
Gros coup de chapeau au programmateur du Swing: trois groupes, trois styles différents, une constante: high quality!
White blues, americana et la crème de l'electric soul-blues : Sherman Robertson... this man is unstoppable, they say... ils ont raison.
Si Clapton est Dieu, Sherman est Eros: une guitare sensuelle et une voix encore plus chaude que celle de Robert Cray.
Son band: le génial Jools Grudgings aux keys- Gary Rackham (Zaragoza) à la basse - Jamie Little aux drums..formidable équipe!
Go: un premier blues suintant avec touches d'orgue voluptueuses... hey baby, can I drive your automobile... la nana peut pas lui refuser!
Pas revenus de notre surprise, il poursuit dans la même veine.. Baby, I ain't gonna cry..., pas besoin, la guitare le fait à sa place.
Toutes les nanas à mes côtés mouillent et ce mec est né avant 1950!
T'as entendu, Pépé, t'as toutes tes chances...
'Am I losing you', pendant ton sommeil, t'appelais un autre mec, explique, baby!
Tu me trompes?
Mais non, suis partie boire un verre, mon chéri.
Toutes des salopes!
Faut le voir vivre sa douleur physiquement en s'accompagnant de sa Telecaster.
Changement de registre, à l'attaque : un méchant twelve bar illustré d'un pas de danse lascif.
Mais pas changement de thème: un seul sujet: les nanas!
You know, she's a real fine lady... ('Linda Lu' ) et qu'est ce qu'elle t'a fait, celle -là, peï?
Vais venir vous l'expliquer de plus près.
J'arrive, poussez- vous.
Guitare en baïonnette, le Sherman se fraye un passage jusqu'à la première buvette, à la grande joie des habitués du coin.
Sur scène, l'armée pistonne sec.
Un grand moment!
Un slowblues: encore une histoire de madames prenant plaisir à te rendre plus cocu que le chef de gare.. I know you got a boyfriend, but that's alright..
Piano, please, et une guitare purulente en relais, ça dégouline de partout, et cette voix des plus sexy .
Place au funk, le natif de Breaux Bridge a décidé de laisser du champ à ses musiciens, ils ne s'en privent pas les bougres: des cracks...
' Victim of Circumstance' ce rigolo te donne l'impression de chanter uniquement pour toi, comme si t'étais son confesseur.
Encore un blues transpirant le sexe à travers toutes ses pores 'Texas Cutie'.
Hey Wespelaar, how are you feeling, kids, you got the blues?
Oui, papa.
Oei, il s'énerve sec: séquence 'Un Justicier dans la Ville', ça flingue dans tous les sens...
Bon, vais achever le travail en coulisse, ciao!
Hurlements.
La bête revient pour flanquer son instrument sous le nez d'une locale émoustillée... I'm gonna play the blues for my lady...
Demain, je me paye une Telecaster et un petit chapeau!
Nouveau slowblues carnassier 'Make it rain'.
Pure jouissance.
Ce salopard nous laisse aucun répit, un 'Dust My Broom' méconnaissable et collant.
Immense ovation!
OK, one more before we go, le groovy:'Out of sight, out of mind'.
Thank you, Wespelaar!
Mais non, fieu, reviens!
La der des der, alors: un boogie(all night long) de derrière les fagots!
Il sera 1h58' lorsque ton plumard t'accueillera!