Avec la même régularité qu’Israël tape sur les palestiniens, on nous annonce régulièrement la reprise de « pourparlers directs entre Israéliens et Palestiniens » !
Cette fois, c’est Hillary Clinton qui s’y met.
Elle a « invité le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le président de l’autorité palestinienne (Mahmoud) Abbas à se rencontrer le 2 septembre prochain à Washington pour relancer les négociations directes».
Et elle ajoute avec un aplomb qui serait risible, si derrière il n’y avait pas toute la détresse du peuple palestinien, que ces nouvelles négociations peuvent aboutir « d’ici un an » ! Elle a eu la décence de ne pas préciser ce à quoi elles pouvaient aboutir !
Ces négociations prévues se dérouleront en présence des deux mentors habituels de la cause palestinienne, le président égyptien et le roi de Jordanie ont été invités par la diplomatie américaine à assister «étant donné le rôle décisif qu’ils ont joué dans cet effort de paix ». Si c’est la secrétaire d’état américaine qui le dit, on est obligé de la croire, n’est-ce pas ?
Le fameux « Quartette pour le Proche-Orient (Etats-Unis, Russie, Union européenne et ONU) » présidé par le non moins fameux ancien Premier ministre britannique, Tony Blair s’est empressé de s’aligner sur la volonté américaine d’organiser ces rencontres et surtout sur l’affirmation qu’elles « peuvent aboutir d’ici un an».
Le quartette a ajouté dans son communiqué es vérités de Lapalisse que le plus borné des observateurs trouverait ridicule de formuler, comme par exemple que ces négociations devraient «mener à un accord, négocié entre les parties, qui mette fin à l’occupation qui a commencé en 1967 et aboutisse à la constitution d’un Etat palestinien indépendant, démocratique, viable et cohabitant dans la paix avec Israël et ses autres voisins»,
On peut juste se demander ce que faisait ce « quartette pour le Proche-Orient » durant ces dernières années, pendant lesquelles Israël a asphyxié impunément la population de Gaza et l’a cyniquement bombardée. Mais ce n’est pas le débat d’aujourd’hui !
Bon soit ! Admettons !
Pour régler un problème entre deux antagonistes, des négociations s’imposent, même s’il y a une partie infiniment plus puissante que l’autre !
Mais si les négociations commencent « sans conditions préalables », comme le veut Israël, c’est-à-dire sans que soit exiger d’elle l’arrêt de la colonisation, mais qu’il soit demandé instamment aux palestiniens de « de ne pas conclure d’accords de défense avec des pays hostiles à Israël», les chances de réussite sont bien minces.
Les observateurs des deux bords en sont convaincus.
« Le Monde » dans son édition en ligne du 21 août 2010 résume ce scepticisme en rappelant les déclarations des uns et des autres :
« Sans un gel total de la colonisation (israélienne), une véritable volonté pour un retrait jusqu’aux frontières internationales et tant (qu’Israël) n’aura pas cessé d’offrir aux Palestiniens une caricature d’Etat, ce sera une perte de temps pour tout le monde», a estimé le député israélien Haïm Oron, du parti de l’opposition de gauche laïque Meretz, selon la radio.
Le chef des négociateurs palestiniens, Saëb Erakat, a averti pour sa part que «tant que le gouvernement israélien n’aura pas cessé la colonisation et la démolition de maisons à Jérusalem-Est (occupé et annexé par Israël), nous ne serons pas en mesure de poursuivre les pourparlers».
Alors pourquoi ce cirque convoqué par Hillary Clinton ? Quel élément nouveau est-il survenu pour précipiter cet appel à la négociation ? Pourquoi maintenant et non pas il y six mois ou dans six mois ?
N’oublions pas que les élections de mi-mandat de M.Obama se dérouleront dans quelques semaines et que les démocrates, président compris, sont dans le creux de vague des sondages et de la cote de popularité !
Alors un bon coup de com ne serait pas malvenu !