C'est un livre qui commence de façon trompeuse par une impression de déjà lu, il est en en effet question d'un point de départ qu'on a forcément croisé au détour d'un conte ou d'une nouvelle (Buzzati ? Je ne peux pas ne pas penser en tout cas à la mort de Terry Pratchett sur un mode plus comique): la mort cesse de faire son travail et plus personne ne meurt. Dès le début, je me suis dit: bof.Or, là où ça devient intéressant c'est qu'avec un tel point de départ éculé, l'auteur réussit à construire une histoire tout à fait fascinante et qui tient la route jusqu'au bout. Il faut un petit temps d'adaptation au style de Saramago : phrase parfois assez longue qui repousse le plus loin le point et n'hésite pas à jouer les prolongations et les tirs au but avec dernier. Mais une fois qu'on s'y est habitué, on prend goût à ce style et on suit avec plaisir ce récit qui mélange un peu tous les genres sans trancher: fantastique, roman d'amour, absurde ... bref une découverte qui m'a donné envie de lire d'autres livres de ce monsieur, prix Nobel de littérature et mort récemment le 18 juin 2010.
Petite déception pour le livre de Gaborit, en dépit d'une belle illustration de Sam Van Olffen
(je vous mets en lien son blog où vous pourrez voir d'autres créations de type steampunk), je m'attendais à un peu mieux. J'ai trouvé le récit un peu bancal et ennuyeux par endroit. Le récit est-il un peu trop court pour que l'on puisse vraiment croire à cet univers de cités juste reliées par des traverses qui passent au dessus d'une étrange substance l'écryme ? Tout est là: l'univers, les personnages mais non, je n'ai pas réussi à adhérer à cet univers qui avait pourtant tout pour plaire.Largement mieux et à mes yeux un "classique" de la littérature steampunk Confessions d'un automate mangeur d'opium écrit par Fabrice Colin et Gaborit. On y retrouve tous les incontournables de la littérature Steampunk: du dirigeable à la reine Victoria en passant par la tour Eiffel et l'exposition universelle tout est là. L'alchimie qui ne se déclenche pas dans Bohème prend ici au détour de quelques lignes qui s'attardent sur ce monde, par exemple: Partout autour de nous, bien au-dessus de la ville, aéroscaphes aux longues rangées de fenêtres, fiacres volants munis d'ailes factices, aérocars et aérocabs plus petits, mais plus agiles aussi, orchestraient un magnifique ballet aérien , tout de lenteur, de grâce et de silence, glissant sur les brises du couchant comme d'antiques oiseaux de métal; çà et là, d'immenses coupoles cuivrées à l'angle des immeubles ou au sommet d'une tour privée pour les laisser partir ou les accueillir en son sein; elles s'ouvraient et se renfermaient comme de grandes fleurs de métal, engloutissant leur proie avec une sérénité toute mécanique.
Pour ceux qui sont intéressés par l'univers steampunk et désireraient en savoir plus, signalons la somme qui vient de sortir aux Moutons électriques et richement illustrée. L'ouvrage coûte 25 euros mais il les vaut !