Ils tournent, tournent sans cesse, et le public approche, augmente, applaudit. Ils tournent encore, à pas de danse, s’imbriquant comme des mouvements d’horlogerie, avec précision, roues dentées accrochées les unes aux autres, le tic de l’un entraînant le tac de l’autre, soufflant dans leurs instruments, le rythme soutenu par une caisse claire, une grosse caisse et un soubassophone. Leur mouvement ne se pose ici, sur une pelouse ou devant une fontaine, que temporairement : ils se mettent à courir, suivis par le public, s’arrêtent encore devant un bâtiment, donnent une nouvelle ampleur à leur musique en jouant sur leur rapport au sol, debout, accroupis, couchés, vivants. Et quand ils se relèvent, entraînant les spectateurs, on se dit que c’est eux qui font tourner le soleil autour de la terre, autour de leurs cuivres.
C’était au Parc de La Villette, à Paris, un dimanche d’été.