Lahouari Addi professeur de sociologie à l’IEP de Lyon, François Gèze directeur des éditions la DécouverteET Salima Mellah journaliste. (in liberation 20 12 2007)
Le 11 décembre, deux attentats meurtriers - ciblant le Conseil constitutionnel et un bâtiment de l’ONU - ont fait des dizaines de morts et des centaines de blessés à Alger. Une fois de plus attribués aux islamistes, ces attentats ne feront l’objet d’aucune enquête policière ou judiciaire : les auteurs des explosions ayant été tués, comme d’habitude, aucune instruction digne de ce nom ne suivra. Jusqu’à nos jours, aucune enquête sérieuse n’a été diligentée à propos des massacres de Raïs (300 morts), Bentalha (477 morts), Ramka (1 000 morts) et d’autres, perpétrés en 1997 et 1998. La revendication des derniers attentats par Al-Qaeda au Maghreb islamique (AQMI, ex-GSPC) n’est pas prise pour argent comptant par l’opinion. Et plusieurs journalistes de la presse algérienne, pourtant hostiles aux islamistes, se sont fait en partie l’écho de ces questionnements de la population. Dans les jours qui suivent les attentats, en lisant les journaux et en recoupant les déclarations de certains officiels, on relève de nombreux indices montrant que la thèse de la lutte des clans au sommet du pouvoir est la plus plausible et que ses protagonistes ont tenu à le faire savoir. Evidemment, les indices ne sont pas des preuves, mais leur concordance est pour le moins surprenante.
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