Des favoris au fond du classement, un match reporté, des pelouses synthétiques qui agacent, un leader inattendu, un promu détonant, une dernière manquée... La deuxième journée de Ligue 1 nous a offert, à défaut de spectacle, beaucoup d'émotion.
Les gros au tapis
Les trois derniers champions de France connaissent un début de championnat pour le moins délicat. Leur défense y sont pour beaucoup. Après son nul contre Monaco, le champion de France 2008, Lyon, s'est incliné à Caen (3-2). Plus que la défaite chez un promu qui risque d'en faire tomber plus d'un, c'est la manière qui inquiète, notamment dans le secteur défensif. La charnière centrale Toulalan-Cris a pris l'eau, le second sortant qui plus est sur blessure peu avant l'heure de jeu. Régulièrement pris de vitesse, Réveillère a commis beaucoup de fautes et s'est logiquement fait expulsé avant la mi-temps. A ce moment-là, il y avait déjà deux partout, mais le doublé de Gomis n'a pas été suffisant pour les Lyonnais qui ont encaissé un troisième but sur un nouvel errement de la défense. Toujours privé de Ciani et de Planus, l'entraîneur de Bordeaux Jean Tigana a dû faire du bricolage et la paire Savic-Sané a vraiment souffert. Résultat, une deuxième défaite pour le champion de France 2009, face à Toulouse (1-2). Le TFC prend d'ailleurs la tête du championnat et semble avoir retrouvé les qualités qui lui avait permis de terminer troisième du championnat en 2007. Sans Mbia et Diawara, Marseille a sombré à Valenciennes (3-2). A l'image d'Azpilicueta, totalement dépassé samedi à Nungesser, le champion de France en titre est perdu, sur et en dehors du terrain. A eux trois, l'OM, l'OL et Bordeaux ne totalisent qu'un seul point. Une réaction est attendue.
Niang rêvait d'une autre fin
Mamadou Niang et Marseille, c'est terminé. Après cinq saisons passées sur le Vieux Port, l'attaquant sénégalais a décidé de tenter un nouveau challenge à Fenerbahçe. Si son départ n'a été officialisé qu'après la débâcle de l'OM à Valenciennes, il est évident qu'il avait déjà l'esprit tourné vers la Turquie. Conséquence, Niang a manqué trois occasions nettes dont la dernière où il s'est présenté seul face à Penneteau avant de glisser assez piteusement. Sorti peu avant l'heure de jeu alors que son équipe venait d'encaisser deux buts, l'homme aux 100 buts avec le club phocéen s'est enfoui sous sa serviette, comme pour essayer de digérer cette triste et maheureuse fin. « J’aurais préféré partir dans de meilleures conditions. (...) Jai passé cinq années merveilleuses ici. Ca me déchire un peu le cœur de partir du club. Mon cœur est marseillais. Ma ville c’est Marseille. Je serai Marseillais jusqu’à la mort. Mais nos chemins se séparent. Ça me rend triste. (...) Marseille est un club qui m’a fait grandir. J’y ai passé les cinq plus belles années de ma vie. Je suis ému. J’ai un gros pincement au cœur. Je vais essayer de digérer ce départ et de tout donner pour mon nouveau club ». Marseille aussi doit avoir un pincement au coeur en voyant partir son meilleur attaquant sans lui avoir encore trouvé de remplaçant.
Maudit synthétique
Lorient et Nancy inauguraient ce weekend leur nouvelle pelouse synthétique. Le moins que l'on puisse dire, c'est que ce ne fut pas une réussite. D'une part, les receveurs ont perdu. Contre Nice, Lorient a pourtant ouvert le score assez rapidement. Rejoints dans la foulée, les Merlus, réputés pour leur beau jeu, ont été beaucoup trop attentistes et se sont finalement inclinés (1-2). Les hommes de Christian Gourcuff se seraient-ils habitués à jouer sur une pelouse en mauvais état ? Réduit à dix après moins d'un quart d'heure de jeu, Nancy a fait le dos rond avant de céder logiquement face aux assaut répétés des Rennais en seconde période (0-3). Le Stade Rennais se présente d'ailleurs de plus en plus comme un prétendant sérieux au podium. D'autre part, les critiques se sont multipliées à la fin des deux matches sur les réelles qualités de ce gazon. " J'étais sceptique avant et je le suis toujours. Les deux équipes ne sont pas synthétique. Le football n'est pas synthétique. Le jeu est plus lent. Sincèrement, je n'ai pris aucun plaisir " a déclaré l'entraîneur de Rennes, Frédéric Antonetti, pourtant vainqueur. Même son de cloche chez les joueurs qui n'ont, pour la plupart, pas apprécié de jouer sur cette pelouse. Nancéiens et Lorientais vont pourtant devoir s'y habituer, eux qui joueront dessus tous les quinze jours, sans compter les matches de coupe. Une chose est sûre, le synthétique n'a pas marqué de point ce weekend.
Une journée prolifique
Alors qu'il n'y avait eu que 22 buts de marqués lors de la première journée, il y en a eu cinq de plus ce weekend avec un match de moins, celui entre Monaco et Montpellier ayant été reporté à mardi. Il y a pourtant eu plusieurs rencontres peu prolifiques. Brest et Auxerre ont chacun marqué une fois, par l'intermédiaire du prometteur Roux pour le SB29 et de Pedretti, auteur d'un corner direct, pour l'AJA (1-1). De son côté, Lens s'est imposé à Arles-Avignon par le plus petit des scores grâce à une réalisation du jeune Pollet, entré moins d'une minute plus tôt (0-1). En clôture de la deuxième journée de Ligue 1, Lille et le Paris Saint-Germain se sont quittés dos à dos au terme d'un match fermé sans le moindre but (0-0). Sur les six autres parties il y a donc eu 24 buts, soit une moyenne de quatre par match. Avec Valenciennes-Marseille et Caen-Lyon, la rencontre entre Saint-Etienne et Sochaux a été la plus prolifique (3-2). A l'instar des Valenciennois, les Stéphanois ont mené 3-0 avant d'encaisser successivement deux buts, dont une petite merveille de Boudebouz. Les hommes de Fabien Galtié se sont fait très peur mais ont finalement tenu leur mince avantage. A noter l'excellente prestation de Loïc Perrin. Ce milieu défensif de formation possède une grande qualité : sa polyvalence. Souvent repositionné au poste d'arrière droit, il s'est cette fois-ci mué en attaquant et a inscrit un doublé. Il ne lui reste plus qu'à prendre la place de Jérémie Janot au poste de gardien de but.