CORCYRA
Devant Corcyra soufflent les esprits du manque
Nafsika hébergea Ulysse lorsqu’il y fit naufrage
Les Dieux et les nymphes s’y épousèrent
Enchevêtrement de verdeurs et de rocs
Pétrification des ébats fondateurs
Leurs corps ensommeillés leurs jambes détroits gisants
Leurs langues de terre blonde leurs gorges déshydratées
Les Dieux et les nymphes s’y marièrent
Les pins les oliviers les vignes sucre et or
Les daurades par milliers dans l’étendue
Et nous progéniture tutélaire au regard bleu
AURORES
Il y a un air de renaissance ici
Une brume du fond des âges qui s’accroche
Une vague invariablement fécondatrice
Un suint d’or issu des mamelons verdoyants
Comme une lascivité aux aubes de jasmin et de lait
Une invitation
Dans le creuset des divinités l’ensemencement
opère
Arnaud DELCORTE
(Belgique)