À la recherche des terres cuites dans les collections africaines du musée du Quai Branly, je suis tombée devant cette figurine que je n'avais jamais aperçue auparavant.
Du haut de ces 25cm, debout, bras tendus, mains ouvertes ; interpellant forcément, j'aurais pu la remarquer plus tôt !
Elle m'a fait découvrir un monde peuplé de statuettes réalisées pour une vie après la mort, des hommes richement parés, des figures hiératiques, presque toutes la bouche ouverte comme figées dans leur dernier cri... des têtes seules, tout aussi expressives, destinées à être fichées en terre.
La collection Barbier-Mueller en possède d'autres aussi émouvantes, de par ce mouvement de tête inclinée vers l'arrière et cette bouche entr'ouverte !
Figures semblant encore surprises par une mort non annoncée.
Les fouilles, menées par l'Université du Ghana, sont assez récentes.
Depuis 1985, elles ont mis au jour les témoins d'une ancienne culture dans le Nord-Ghana, en territoire Koma-Bulsa.
Des sépultures caractérisées par des cercles de pierres, avec comme superstructures des tumulus de terre, ont été ainsi découvertes.
Des terres cuites, des objets de métal, des cauris, et encore des meules et frottoirs furent donc retrouvés en contexte funéraire.
Peu de publications nous renseignent sur ces objets datant probablement du XIV-XVIIIème siècle.
James Anquandah , directeur du département d'archéologie de l'université du Ghana et directeur des fouilles en 1985 semble être l'un des rares à avoir écrit sur le sujet.
(Entre autres, Discovering the forgotten « civilization » of Komaland, Northern Ghana, James Anquandah & Laurent Van Ham, The Netherlands Ghames Foundation, 1986 et in African Archaeological Review et plus récemment in Arts et Cultures 3, 2002,Genève)
Cf. aussi l'article de la liste rouge de l'ICOM.
Photo 1 : Au musée du Quai Branly.
Photos 2 et 3 : Collection Barbier-Mueller.