L'été me procure toujours l'occasion de revenir sur l'écoute d'œuvres qui me sont chères. Je retourne ainsi inévitablement vers le corpus des 9 symphonies d'Anton Bruckner et m'attache cette année à visiter à nouveau la monumentale 7ème symphonie en mi majeur qui incarne certainement l'aboutissement de cette extraordinaire recherche de plénitude sonore et d'intériorité mystique du compositeur autrichien.
Je ne résiste pas à vous faire partager une version de référence, enregistrée en live par l'un des plus grands chefs brucknériens, Günter Wand. Il s'agit d'un enregistrement réalisé dans le cadre du Festival de musique du Schleswig-Holstein, en 1999 à Lübeck. Le chef allemand dirige le NDR Sinfonieorchester (orchestre symphonique de la radio de Hambourg), formation avec laquelle il a enregistré, selon moi, l'une des plus belles intégrales des symphonies de Beethoven chez RCA.
Ce concert, édité par TDK est disponible en DVD chez Naxos.
Pureté et tension de la ligne, netteté et transparence des différents plans, fondu dans l'enchaînement des différents motifs, puissance d'une masse sonore toute maîtrisée... Ce sont certainement les caractéristiques de la lecture d'un chef qui s'inscrit dans la lignée des grands directeurs musicaux allemands.
Vous pourrez noter, par exemple, le déploiement d'un motif au minutage 04':17" initié par les violons, repris par les altos et violoncelles, ensuite cadencé par les cuivres et qui, tendu à l'extrême, atteint, avec un ostinato typiquement brucknérien, un paroxysme incroyable au minutage 05':04". Il n'y a qu'une minute de musique mais d'une densité incroyable.
Malheureusement, cet Allegro Moderato, premier mouvement, n'est pas restitué ici dans son intégralité mais cette vidéo permet tout de même de savourer la version d'un chef de 87 ans qui, au crépuscule de sa vie, apporte une lecture d'une plénitude extraordinaire.
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