Critique en avant-première : Salt (par Jango)

Synopsis :
Evelyn Salt, un agent de la CIA, est dénoncée par un déserteur comme étant une "taupe" russe. Salt doit alors échapper à la capture de ses supérieurs afin de prouver son innocence.

Critique :
On le croyait mort cinématographiquement mais non ! Phillip Noyce, réalisateur célèbre pour ses adaptations de Tom Clancy «Jeux de guerre »  et «Danger immédiat »  revient sur le devant de la scène à la tête d’un bon gros blockbuster estival comme on les aime ici, à savoir pas prise de tête mais extrêmement divertissement. Du pur cinéma de consommation auquel beaucoup seront insensibles mais qui rempli son contrat à peu près sur tous les tableaux.
Et à ce petit jeu, la parfaite –et presqu’irréelle- Angelina Jolie s’en sort avec les honneurs sans avoir rien à envier aux butors de sexe opposé car en matière de tatanes, on peut dire qu’elle assure ! Si le scénario demeure classique, droit et cousu de fils blancs, il n’en demeure pas déplaisant à suivre bien au contraire, et ce en parti grâce à la prestation impeccable de Jolie. Après que celle-ci soit accusée d’être un agent  double chargée de tuer le président Russe (à raison mais ce n’est pas un spoiler), une course poursuite folle va démarrer entre elle et les services Américains. Un petit jeu du chat et de la souris auquel on assistera jusqu’à la fin du film et qui est ici propice à enchaîner de (très) nombreuses scènes d’actions, toutes plus satisfaisantes les unes que les autres car très franchement, en comparaison de Knight and Day, il n’y a pas photo…

Noyce impose un rythme essoufflant par procuration qui n’est pas sans rappeler celui de Mission Impossible 3 (pas étonnant cela dit, Salt devant à la base être un homme incarné par…Tom Cruise) et qui ravira tous les fans d’adrénaline cinématographique. Avec ses cascades improbables et de nombreux raccourcis narratifs, inutile de chercher un quelconque réalisme (on pourrait croire que rentrer dans le bunker de lancement nucléaire de la maison blanche est aussi simple que de faire ses courses au supermarché).
Filmé assez cache, parfois même maladroitement (quelques problèmes de lisibilité), le film de Noyce a néanmoins ce mérite de ne jamais virer dans le n’importe quoi de style. Ne se prenant pas au sérieux mais restant dans un certains réalisme, Salt a souvent le cul entre deux chaises mais, prouesse, arrive à rester cohérent tout du long d’autant que le fond de l’histoire reste relativement intéressant. Le jour X, celui où tous les agents Russes parfaitement infiltrés aux USA se lèveront pour détruire le pays de l’intérieur a des allures de fantastique mais la présentation qu’en fait Noyce fait que l’on y adhère sans mal.

Le rôle ayant été écrit initialement pour Cruise, il était évident que tous les mérites allaient être attribués  au rôle principal du film. C’est donc un hymne à Angie que Salt nous donne à voir tandis que les seconds rôles apparaissent clairement comme le talon d’Achille du métrage. Même Liev Schreiber (plus bourru tu meurs)  n’arrive pas à rééquilibrer la balance malgré l’importance de son personnage ; son jeu mono expressif n’aidant pas franchement.
Prévisible sans l’être trop (on se laissera quand même surprendre par quelques twists), le film délivre une dose bien au dessus de la moyenne d’action et de plaisir coupable, en faisant de fait une bonne surprise en cette fin d’été. Inutile d’y chercher le nouveau « Mission Impossible » ou « Mémoire dans la peau » qui volent à des kilomètres au dessus (et auxquels le film emprunte beaucoup) mais dire que Salt (production popcorn par essence) n’est pas plaisant serait de l’ordre du mensonge.
A voir également : les photos et la vidéo de l'avant-première française en présence d'Angelina Jolie.

Sortie officielle française : 25 aout 2010