1123.- Avant d'être un film de Georges Roy Hill interprété par Glenn Close et Robin Williams dans le rôle-titre en 1982, Le Monde selon Garp est d'abord un formidable bouquin de 680 pages écrit par John Irving, écrivain américain né à Exeter dans le New Hampshire le 2 mars 1942. Pendant un demi-siècle on suit les aventures de cette drôle de famille, celle de Jenny Fields, infirmière dévouée, mère attentionnée, écrivain et porte étendard du mouvement féministe, et de son fils Garp. Son nom est Garp car son père s'appelait Garp, juste Garp et S.T. pour Sergent Technicien. Par son comportement "Sexuellement Suspecte", Jenny Fields a donné naissance à un auteur connu et reconnu qui a vécu une vie qui tient à la fois de la farce et du drame. Ces amours, ces errances littéraires et ses rencontres sont contées d'une telle manière que l'on se sent proche des personnages. On aimerait rencontrer la grande Roberta Muldoon l'ex-joueur de football américain opérée en ardente féministe, on aimerait serrer et réconforter Ellen James, la petite fille violée et mutilée puisque son agresseur lui a coupée la langue pour qu'elle ne le dénonce pas, reconvertie en écrivain. Mélant souvenirs et fictions, John Irving fait le portrait d'un autre écrivain et nous relate ses tourments causés par ses rencontres avec les femmes. On rit souvent, on est parfois ému mais on reste accroché jusqu'à la fin comme dans les bons films et dans les bons livres.
"Le Monde selon Garp" de John Irving, 1978