Eva Joly avance vers la nomination pour représenter le courant Europe Ecologie pour la présidentielle 2012 dans des conditions de fond qui traduisent une profonde évolution.
Ces dernières années, le "courant écologiste" a muté. L'enquête IFOP (05/03/2010) à quelques jours des régionales le démontrait. Europe Ecologie est devenue d'abord la "solution innovante" bien avant l'intégrisme environnemental.
Dans ce contexte, l'évolution de son représentant semble naturel.
Mais, trois voies devenaient alors possibles :
- la fraîcheur : Cécile Duflot pouvait incarner une candidature jeune, impertinente, protectrice des fondamentaux tout en les modernisant,
- le rebelle courageux : Daniel Cohn Bendit avait le profil idéal pour vivre le "dernier combat" emblématique.
- l'Astérix irréductible : José Bové était "parfait" dans cette posture.
C'est un autre profil que les écologistes mettent en scène : la procureure ou l'écologie sanction.
C'est un choix étonnant y compris pour l'image à terme de l'écologie qui peinait déjà à détacher cette réputation de la punition.
La présidentielle impose un rythme tellement soutenu que le tempérament du candidat devient le seul curseur véritable. L'histoire du PS même récente risque de ne pas faciliter les retrouvailles du second tour si le terrain emblématique de la moralisation de la vie politique française devient l'un des sujets majeurs de mai 2012.
De même, il n'est pas sûr que tous les dirigeants du Parti Radical de Gauche soient mobilisables facilement avec un tel drapeau.
Cette désignation est donc loin d'apaiser les relations internes de la gauche si elle devait être confirmée.
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