Par Ricardo Vasquez Parda
.Ecrivain, journaliste et critique taurin
Je suis Catalan, né à Barcelone. J´ai vécu toute ma jeunesse dans la capitale catalane, dans laquelle je garde encore de très bons amis, très catalans, même attirés par l´idée de l´indépendance, et, en même temps, aficionados aux courses de toros. Une chose n´empêche pas l´autre.
Et bien, jusqu'il n´y pas longtemps j´ai aimé mon pays d´origine, surtout à cause de sa littérature de premier ordre et de ses paysages, et bien sur mes amis de toujours, mais je commence à m' inquiéter sérieusement car la Catalogne suit aujourd'hui´hui un chemin extrêmement dangereux, avec une tendance lourde de ses politiciens à interdire.
Ce n´est pas seulement l´abolition des courses de toros, c´est aussi la volonté de nier aveuglément, par une sorte de fanatisme, tout ce qui vient du reste de l´Espagne. Exemple: on a voulu condamner à une amende les chauffeurs de taxis de Barcelonais qui ont montré des drapeaux espagnols quand l´équipe de foot nationale a gagné le Mondial; dans un certain nombre de "campamentos" d´été pour enfants on a interdit aux gosses de regarder la finale du Mondial de foot car l´équipe d´Espagne pouvait gagner; la mairie de Barcelone n´a pas voulu rendre hommage aux joueurs catalans de l´équipe d´Espagne (dans le reste du pays on les a reçu comme des héros), etc, etc.
L´interdiction des courses de toros en Catalogne il faut l´inclure dans cette tendance stupide et ridicule de dire non à tout ce qui vient, ou que l'on pense venir (quelle suprême ignorance!) de l´Espagne. Mais cette haine "anti-espagnole" habite seulement dans le cœur d´un certain nombre de politiciens et non dans la grande majorité du peuple catalan, j´en suis sûr.
L´interdiction des courses de toros en Catalogne, en plus, est pleine d´incohérences: La Generalitat (gouvernement) catalane a autorisé cet été plus de 200 spectacles de "bous al carrer" dans les villages catalans et la "plataforma Prou", promotrice de l´interdiction des courses de toros, vient de dire qu'elle ne se battra pas contre les "bous al carrer", même si elle croit qu'il s´agit de spectacles barbares et indignes. Mais le comble de l´incohérence a un nom: l´argentin Leonardo Anselmi Raffaeli, leader de la "Plataforma Prou", qui vient de reconnaître l´importance culturelle et traditionnelle de la tauromachie! Quel cynisme! Quelle immense incohérence en Catalogne!
Ricardo Vázquez-Prada
(Extrait du site : http://www.corridasi.com )