[Anime] Mushi-Uta

Les Mushi (sorte d’insecte parasite) apparaissent de plus en plus dans le monde. Pour vivre, ils se nourrissent des rêves et des émotions de leur hôte (les mushitsuki). Malheureusement, quand les Mushi sont tués, les hôtes perdent leur rêves ainsi que tous leurs sentiments. Daisuke est un mushitsuki et fait parti d’une organisation, la SEPB, dont le but est de cacher l’existence des Mushi à la population (et accessoirement de les protéger). Mais les Mushibane n’ont pas les mêmes idées.

Mushiuta est déboussolant à bien des égards car le sujet n’est pas passionnant de prime abord mais la réalisation en fait une bonne surprise.

Le scénario peut faire penser à celui de Mushishi même si les mushis sont bien plus mauvais. Le résumé peut faire sourire, voir détourner notre attention. Pourtant, le début commence fort avec uns scène d’entrée très belle, sous la neige. A ce moment, je me suis dit que finalement, il y a surement quelque chose d’intéressant au fond. Cette impression se vérifie au fil des épisodes. D’abord parce que les batailles ne sont pas aussi nombreuses qu’on pourrait le croire. Très vite, l’histoire s’intéresse plus à la condition du héros qui ne sait plus trop où est la vérité mais aussi à celle de son ennemie, qui tente de trouver une raison à sa vie. C’est donc un parallèle habile entre deux personnes qui souffrent du même problème mais qui ne le vivent pas de la même façon.

Rina, la chef des rebelles, et Daisuke, le meilleur soldat de l’organisation traquant les rebelles, sont en constant parallèle. Ignorant la véritable identité de l’autre, ils créent une relation ambigüe au lycée. Cette situation est intéressante car il est difficile de voir à quel moment les deux sont sincères. En effet, Daisuke/Kakkou est très différent selon qui il est. Froid et détaché en soldat, il se révèle doux et social dans la vraie vie, comme une sorte de schizophrénie involontaire. A l’inverse, Rina garde plus ou moins le même caractère, mais plus par peur de son état que par réelle gentillesse. Ils ne vivent pas dans le même monde et Shiika apparait comme le trait d’union. Grâce à ce qu’elle a vécu, elle est capable de les aider à se comprendre.

Outre ce point positif, le thème des rêves est très bien employé. Les mushis mangent les rêves des gens, les transformant inévitablement en zombis sans âmes. La façon d’aborder de sujet est beau mais également triste car nos deux héros luttent pour ne pas finir comme cela. D’ailleurs, la musique accompagne magnifiquement les différentes émotions mises en scène. Une certaine poésie apparait ce qui est l’atout majeur de la série. De plus, le design, avec parfois des images de synthèse, est très agréable, surtout pour ce qui concerne les mushis. Les paysages sont également très réussis et on se laisse volontiers embarquer dans leurs rêveries.

Par contre, la fin est légèrement incompréhensible car si on sait ce qu’il advient des personnages, on ne voit pas très bien comment ils ont pu s’en sortir. Plusieurs éléments sont mêmes inexpliqués alors qu’ils sont souvent employés. Il y a également des incohérences car des régles déjà appliquées auparavant ne s’appliquent pas sur la fin. Il fallait ajouter un peu de tragédie donc ceci explique peut-être cela. Mais j’avoue avoir été un peu déçu.

Au final, Mushiuta est une bonne surprise car je n’attendais rien de précis mais je me suis laissé charmer par l’aura attachante des personnages et de la réalisation, malgré une fin peu claire. Rares sont les fois où il m’arrive d’être agréablement surpris.