Toute cette histoire commence au début des années septante. Un ket de Schaerbeek, Armand Ell, rêve de cultiver sa vigne. Le bourgmestre de l’époque, le sinistre Roger Nols, l’autorise à planter son brol sur une parcelle du Parc Josaphat. Le gars travaille tout ça a mac. À croire qu’il frouchelle avec sa vigne ! Mais pas de carabistouille, hein : il n’utilise que du fumier bio, pas le moindre pesticide.
À force de travail passionné, il a finalement fini par produire entre 200 et 300 bouteilles du précieux nectar. Et c’est pas du vlek : des spécialistes l’ont goûté à l’aveugle et ce vin rivalise avec les plus grands crus, à ce qu’il paraît. Comme il fait ça rien que pour le plaisir, Armand n’a même jamais vendu la moindre bouteille, pas même pour une dringuelle : il en boit quelques-unes – pas de quoi se prendre une tamponne – et distribue les autres à des amis ou des grands de ce monde qui ont un boentje pour ce liquide, y compris le zieverer d’échevin qui veut le foutre dehors maintenant.
Et pourquoi qu’il devrait s’en aller ? C’est même pas pour une brette, mais tout simplement parce que la commune veut installer un potager bio pour les enfants des écoles, avec des chicons peut-être. Moi, je sais vous dire : j’ai travaillé comme instit à Schaerbeek, tout près du Parc Josaphat, et croyez-moi, il y a toute la place qu’on veut pour faire ce potager ailleurs que sur la vigne d’Armand. Tout ça, c’est rien que pour lui foutre des emmerdes !
Pour une fois qu’il y a quelque chose de tof dans notre petit pays, faut qu’un pète-plus-haut-que-son-cul qui sait rien que babeler vienne embrouiller le bazar. Y a de quoi se dégoûter. Heureusement, y en a qui ont fait une pétition : ça peut réussir, mais pour ça, faut la signer et pas en stoemelings !!!