Etat chronique de poésie 974

Publié le 20 août 2010 par Xavierlaine081

974

C'est un puits que la langue 

Un voyage 

Une énigme 

L'amour est son plus sûr véhicule

*

Mais il reste ce rêve, cette infinie douceur inaccessible que tu offres à qui veut bien la prendre. Une tendresse réservée et lointaine que nul ne peut acheter ni vendre. Tu n’en montres rien, il faut tout deviner. Ce que nous en savons a ce goût sucré, cette délicatesse des traits qui restent pour longtemps lové au creux de nos mémoires. Que tu soupires et nous soupirons avec toi. Que tu te révoltes et déjà le pavé gronde de nos milliers de pas. Nous sommes à tes chevilles. On te dit égérie de nos esprits en délicatesse avec le monde qui se complait sur ce versant. Toi, tu fréquentes plutôt les territoires de l’ombre. Tu ne laisses jamais rien deviner de tes désirs. Ce que tu montres est tissé dans le flou d’une photographie qui ne décrit rien, mais suggère tout. Et, tous, nous repartons dans un soupir. Tu es notre plaie brûlante qui flambe aux trottoirs de l’été. Nous aimerions savoir t’atteindre, ou, du moins, arriver à ton niveau. Mais toujours tu prends soin de te situer au sommet de pentes savonneuses qui nous font redescendre bien vite dans nos prétentions. Nous sommes tes amoureux transis. Tu nous tiens par le cœur et le sexe. Tu sais porter le feu. Jamais tu ne l’éteins. Et nous sommes lèvres ouvertes dans la soif du baiser que tu ne déposeras jamais. Nous demeurons avec nos rêves. Notre folie s’anime qui nous ronge de l’intérieur. Nous avons soif, mais tu mélange à l’eau le vinaigre qui viendra ouvrir encore nos gosiers déshydratés. Nous ne rêvons que de ta peau dont tu ne montres rien, sinon le grain fin que nos doigts ont envie d’effleurer. Nous restons pantois lorsque, quelques jours et sans crier gare tu nous laisse devant ton silence et ton absence. Il nous reste alors l’ardeur de nos mots pour simuler nos amours défaites, défunte défroque pour habiller encore nos songes. Quelque part, tu promènes ton ombre hautaine et gracieuse sous les yeux de nouvelles victimes. Rien n’est accessible jamais de nos fantasmes hallucinés. La chaleur sur nos têtes est implacable.

*

Si discrète flamme 

Au voile des larmes déposé 

Un soupçon de tendresse 

S'attarde sur les épaules du matin 

C'est fraîcheur accordée 

Aux fronts fiévreux qui se cherchent 

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Manosque, 9 juillet 2010

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