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Le 81, boulevard du Port-Royal, l’immeuble des préfets

Publié le 21 décembre 2007 par Torapamavoa Torapamavoa Nicolas @torapamavoa

Le 81, boulevard du Port-Royal, l’immeuble des préfets
Préfet hors cadre, Jean-Paul Bolufer, ancien directeur de cabinet de Christine Boutin démissionné jeudi, ne semble pas être le seul haut fonctionnaire à avoir vécu au 81, boulevard du Port-Royal, dans le XIIIème arrondissement de Paris. Cet immeuble de très grand standing, propriété de la Régie Immobilière de la Ville de Paris (RIVP), est connu pour avoir hébergé des proches de Jacques Chirac alors qu’il était maire de la capitale.
Préfet hors cadre, Jean-Paul Bolufer, ancien directeur de cabinet de Christine Boutin démissionné jeudi, ne semble pas être le seul haut fonctionnaire à avoir vécu au 81, boulevard du Port-Royal, dans le XIIIème arrondissement de Paris. Cet immeuble de très grand standing, propriété de la Régie Immobilière de la Ville de Paris (RIVP), est connu pour avoir hébergé des proches de Jacques Chirac alors qu’il était maire de la capitale. «On l’appelait l’immeuble des préfets», se souvient Jean-François Probst, ancien conseiller de la ville de Paris et fin connaisseur de la chiraquie. Selon lui, seraient ainsi passés par le 81, boulevard du Port-Royal l’ancien sénateur UMP du Val-de-Marne, Lucien Lanier ou encore Michel Roussin, directeur de cabinet de Jacques Chirac à l’Hôtel de Ville de 1988 à 1993.
Le premier a refusé de répondre à nos questions, se contentant de faire savoir que son «loyer n’était pas dévalué», le second n’a pas donné suite à notre appel. Une source bien informée précise que la veuve d’André Sudre, ancien secrétaire général de la zone de défense de Paris, habite toujours le bâtiment alors que «Libération» croit savoir qu’une ancienne adjointe de Jacques Chirac serait sa voisine. Une consultation dans les Pages blanches suivie d’une recherche sur Google permet de révéler d’autres noms de préfets locataires toujours présents. Des loyers sous-évalués? Payent-ils tous un loyer aussi bas que celui de Jean-Paul Bolufer? Difficile de le savoir.
Pierre Castagnou, président de la RIVP, affirme en tous les cas à 20minutes.fr qu’il fera «vérifier la situation de chaque locataire du 81 lors du renouvellement des baux». Il rappelle toutefois que la situation des actuels occupants est légale. «La situation de Jean-Paul Bolufer était particulière, estime-t-il, car il sous-louait l’appartement alors que le bail indiquait qu’il s’agissait d’une résidence principale». Dans les couloirs aux murs jaunes et aux portes grises du «81», les dames aux chariots fuient généralement les questions quand les vieux messieurs disent au journaliste d’aller «se faire foutre». Une voisine confirme pourtant que de nombreux hauts fonctionnaires habitent toujours là quand une autre se défend : «nous payons un loyer qui a été réajusté au fil des années, c’est ridicule cette polémique!». Impossible d’en savoir plus sur le niveau du loyer en question. L’épouse d’un médecin de La Pitié-Salpêtrière qui habite l’immeuble accepte enfin de parler un peu. Ce qui lui vaut d’être épiée depuis les fenêtres de l’immeuble haussmannien. Elle dit payer «8.000 francs [1.219 euros] le 120 mètres carrés». Soit 10,15 euros le mètre carré. Un prix inférieur au marché mais supérieur à celui payé par Jean-Paul Bolufer. «Mais je ne sais pas pour les autres voisins», confie-t-elle. «Vous savez, personne ne parle. Mon mari et moi sommes les 'pauvres' de l’immeuble. Ça fait 15 ans que j’habite ici, on ne m’a jamais dit bonjour».
Alexandre Sulzer


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