Posté par lediazec le 20 août 2010
Albert Camus - Lettres à un ami allemand
Sur un plan politique, Nicolas Sarkozy est en passe de réussir l'impensable : faire de la France, terre d'accueil, une contrée hostile pour qui aurait envie d'y vivre. Y compris pour les habitants de « souche ». Quel joli terme que voilà. De souche !
En se moment, niveau souche, ça déracine à tour de bras. Les bons d'un côté, les mauvais plus loin. Beaucoup plus loin !
Incapable de régler les problèmes économiques du pays - n'ayons pas peur des redondances ! -, incapable d'être le président digne de sa fonction, cherchant à se maintenir au pouvoir au-delà de 2012, il sombre dans une stratégie de bas étage avec le cynisme d'un vulgaire et dangereux opportuniste.
Rastignac au rabais, c'est avec bassesse qu'il instaure dans le pays un climat qui rappelle à certains égards la tactique chère aux factions extrémistes d'avant la Seconde guerre mondiale. Que cela heurte ou non les esprits pusillanimes, nous sommes bel et bien en train de plonger dans le chaos idéologique le plus absolu. La République est menacée. Les citoyens sont pris en otage.
La France perd son âme. Nombreux sont les amis qui, écœurés, ont envie de la quitter. De déserter ce désert dans lequel la pensée libre n'a de libre que le nom. Celui qui l'exprime ne palpe plus que l'illusion qu'il s'est fabriquée.
Une France qu'on a envie de quitter parce que l'air qu'on y respire est insalubre et que celui qu'on nous propose on va le chercher au milieu des égouts. Notre société est malade et comme remède, on lui propose l'asservissement à sa pathologie en augmentant la dose d'antidépresseurs !
- Tenez, prenez ça, cela vous aidera à tenir. Nous avons là un cas de maladie dégénérative ! Faut être patient.
Plus on s'apitoie sur la pathologie, moins on se concentre sur ce qui est essentiel pour tous : vivre sainement. Sans continuellement suspecter son semblable d'être un délinquant, un criminel.
Qui a envie de vivre dans un pays qui cherche à remplacer l'espace libre par une aire de bonheur sous contrôle policier ? Qui fait du mensonge l'aliment d'un pouvoir qui n'a pour objectif que soumettre la pensée à la férule de l'idéologue, du propagandiste, du menteur ?… Qui peut encore ignorer que derrière chaque campagne du gouvernement, sur la sécurité, sur l'identité nationale, sur la burqa, on cache misère, incompétence, sales affaires et l'incapacité à gouverner le pays comme il doit l'être ?…
Admettre comme vérité son schéma tactique, c'est ce à quoi s'emploient les domestiques du pouvoir en martelant une information volontairement alarmiste pour maintenir le citoyen dans son enclos : au-delà de cette limite, tout étranger doit être honni. Attention, chien méchant ! Tout ce qui ne vit pas ou ne respire pas à l'unisson de cette pensée est à détruire. Qu'il s'agisse du voile hier ou des Roms aujourd'hui, tout converge vers un seul et unique point : l'asservissement.
L'exposition volontairement excessive de certaines violences - la chose pouvant aller jusqu'à la relation paroxystique du simple accident de vélo - a pour objectif le camouflage de la violence, autrement plus sournoise et attentatoire, d'ordre institutionnel, économique et policier. Tout cela dans le but de présenter l'État comme le père protecteur de la société. Il est là pour circonscrire le danger.
Soyez sages les enfants !
Si en lisant cela, vous concluez au sentiment d'un état de dictature en gestation, je ne vous contredirez pas. C'est exactement de cela qu'il s'agit.
Dernier avatar d'une politique volontairement extrémiste : que risquait Nicolas Sarkozy en s'en prenant aux Roms comme il l'a fait ? Rien.
Sinon le fait de s'attirer les sympathies d'une partie l'électorat fasciste du pays.