De passage par la Normandie, nous avons eu la chance de ‘croiser’ un troupeau de vaches en route pour la traite.
Le gentil fermier a accepté de nous laisser assister à l’opération…
Bien sûr, il s’agissait d’une grosse ferme, et nous n’avons vu ni tabouret en bois, ni seau en métal!
A la place, une grosse cuve pour accueillir le précieux nectar, des trayeuses électriques et des compartiments où les vaches se positionnent pour l’opération.
Les autres vaches attendent patiemment leur tour:
Notre sympathique voisin ne s’est pas contenté de nous laisser rentrer, il nous a également donné un petit cours rapide sur son business. Rien de très pointu mais pour le citadins que nous sommes, quelques petits détails intéressants.
D’abord les Normandes – les vraies – ce sont les marrons et blanches – et non les noires et blanches, qui sont, elles, issues de quelques ‘trafics génétiques’ américains! Par contre, laboratoire oblige, les noires et blanches sont plutôt plus productives que les marrons. Mais la zone où nous étions ayant bénéficié d’une AOC récemment (pour le Pont L'Evêque et le Livarot), un quota de Normandes est maintenant à respecter.
Une vache produit environ 8500 litres/an (c’est à dire une vingtaine de litres chaque jour). Pour cela elle se nourrit de 40kgs de solide et 80kgs d’eau par jour (sachez au passage qu’une vache peut avaler jusqu’à 20 litres en une minute!
Une génisse a son premier petit (40kg à la naissance!) vers 30 mois et ensuite l’idéal est qu’elle aie un petit par an. En effet, la courbe de lactation atteint un maximum vers les 3 mois du veau et ensuite décline jusqu’à presque rien autour de 1 an. Tirer le lait ne suffit donc pas à entretenir la lactation.
Le problème c’est qu’il est plus facile d’inséminer une génisse (=vache qui n’a jamais eu de petit) qu’une vache dont on tire le lait tous les jours. En effet, la vache est beaucoup moins féconde pendant cette période… mais bien sûr ça finit par marcher (et je ne peux m’empêcher d’avoir une pensée pour mon gentil gynécologue hong kongais qui tout moderne qu’il est insistait sur la non nécessité de prendre la pilule pendant l’allaitement!! Bon, c’est peut être sa méthode à lui pour fidéliser, mais au numéro 3 on y réfléchit bien quand même!
Avant notre départ de Normandie, nous avons la chance de voir un petit veau âgé de 2 heures environ. Encore tout sale, il ne tient toujours pas sur ses pattes (il a pourtant essayé de se mettre debout devant nous). Le fermier veille car la mère ne s’en occupe pas du tout: elle ne le lave pas et surtout ne le nourrit pas. Si elle confirme ce comportement, il devra donner au veau du colostrum qu’il garde en réserve – sa consommation est en effet indispensable dans les 6h qui suivent la naissance pour assurer un bon développement au petit.
Pour clore ce chapitre, nous avons visité la fromagerie Graindorge de Livarot (c’est d’ailleurs là que va le lait des vaches ci-dessus)
Le site fabrique le Livarot, le Pont L’Evêque, le Camembert de Normandie et le Neufchâtel – 4 AOC. Je vous en recommande la visite, très instructive et bien équilibrée entre observation des laboratoires et chaines et visionnage de vidéos complémentaires.
Pour finir, quelques images des enfants avec les veaux…