Je m’interroge sur une candidature écologiste aux prochaines Présidentielles de 2012. Oh, non pas que je doute de la qualité d’un (e) candidat (e) Europe-Ecologie, ni du score honorable qu’il (elle) pourrait peut-être faire. Mes interrogations sont ailleurs, de plusieurs ordres.
La Présidentielle est le pivot sur lequel s’organise toute la vie politique française. Un homme, ou une femme, est paré (e) de toutes les vertus, obligé d’entrer dans le Spectacle alors que le débat de fond et l’appel à l’intelligence et à la raison, passent au second plan, loin derrière la mise en scène, la séduction et l’émotion (en général pas la meilleure). Une bonne partie des militants deviennent groupies et le candidat, censé représenter “tous les français” prend toutes les distances qu’il veut avec les plate-formes programmatiques par lesquelles il avait obtenu l’investiture de son parti.
Plus encore, en cas de victoire, le “parti” est sommé de devenir rassemblement de godillots et d’abandonner toute analyse, toute recherche, toute critique, aux ordres du chef. Ce qui est le plus sur moyen de se couper des intellectuels et des militants. C’est aussi le moyen d’abandonner un vrai militantisme de proximité au bénéfice d’une pseudo-proximité consistant à “expliquer” les décisions d’en haut, en général uniquement lors eds campagnes électorales.
Toujours plus, la Présidence et son gouvernement vont devoir s’entourer de conseillers, membres de cabinets qui, usés après 3-4 ans, seront parachutés dans des circonscriptions “gagnables”, décourageant et semant la zizanie localement, et n’auront plus d’autres perspectives que de se “professionnaliser”, envisager leur élection à vie, c’est à dire de cadenasser les structures délivrant les investistures, les meublant d’adhérents à leur solde et “tuer” les rivaux potentiels et, pour vivre mieux, de cumuler…
Ce processus ne vous rappelle rien ?
Tout ça pour dire que si la gauche devient majoritaire au Sénat et remporte, dans la foulée, les Présidentielles et les Législatives, j’espère par dessus tout qu’elle aura le courage de mettre en place une VI ème République, démocratique et où les pouvoirs seront équilibrés et non pas la tyrannie démocratique (démocratique tous les 5 ans, tyrannie dans les intervalles) dans laquelle nous vivons.
Et ce d’autant plus que la gauche si elle gagne sera obligée, vu l’état catastrophique dans lequel N. Sarkozy aura laissé notre pays, d’assumer une politique d’austérité et de rigueur, tempérée je l’espère par un gigantesque effort de justice sociale.
Et les Ecologistes dans tout ça ? Patience… Nous verrons cela demain.
- José Bové: “Europe Ecologie ne doit pas être la cinquième roue du carrosse du PS”. Le Monde.
- D. Cohn-Bendit : “J’ai mon avenir derrière moi politiquement”. NouvelObs.
- “« Le Web est mort » ? Bizarre, son cadavre bouge encore”. Eco 89.
- “La tension sociale monte dans les pays émergents”. Le Monde. “Des grèves de travailleurs de l’automobile en Inde aux luttes dans les mines africaines, des suicides de salariés chinois aux assassinats de syndicalistes colombiens, les tensions sociales s’avivent dans les pays émergents. La montée des questions relatives à l’environnement et à la santé au travail ou les mobilisations contre la précarisation de l’emploi sont des constantes”.