L’histoire de la collection unique exposée à l’automne au Musée des lettres et manuscrits commence avec la famille de Flers, qui a rassemblé, durant six générations, pas moins de 7 000 lettres et documents autographes émanant des quelque 700 Immortels ayant siégé à l’Académie française. Depuis la fondation de la vénérable institution en 1635, sous les auspices du Cardinal de Richelieu, jusqu’au 20e siècle et l’arrivée en 1980 de Marguerite Yourcenar, ils sont pour ainsi dire tous rassemblés dans cette exceptionnelle collection, commencée en 1824 mais connue à ce jour des seuls initiés et désormais conservée par le Musée des lettres et manuscrits.
Outre la découverte, toujours émouvante, de l’écriture de nos grands auteurs, l’occasion est unique de dresser une chronique vivante de l’Académie française, d’en présenter le fonctionnement, les travaux quotidiens, le protocole, d’en faire revivre les débats et querelles souvent vifs et passionnés à travers les siècles. Large spectre que celui de ces échanges, parlant tour à tour de finances, d’écriture, de désillusion amoureuse, de tactiques d’élection, de sciences ou de politique. Une place de choix est également réservée au fameux fauteuil 41, celui des refusés, où prennent place des écrivains aussi majeurs que Zola, Balzac, Jammes, mais aussi Constant, Molière et bien d’autres.