Le fils de Will Smith joue mal. C'est la première réflexion qui vient à l'esprit durant la projection de The karate kid. Jaden Smith n'a en effet (en tout cas pour l'instant) rien à faire au cinéma, ses qualités d'acteur étant aussi convaincantes qu'une limande déclamant du Molière. Ne nous attardons pas sur ce népotisme affiché (Will Smith et la maman, Jada Pinkett Smith, étant producteurs du film) et passons directement au film en lui-même.
Remake du Karate Kid de 1984 réalisé par John G. Avildsen avec Ralph Macchio, le Karate kid version 2010 (mis en boîte par le réalisateur de La panthère rose 2 et de Cody Banks (ce qui n'était pas fait pour nous rassurer) s'avère finalement un divertissement estival sympatique, n'arrivant pas à dépasser son modèle certes, mais ne constituant pas la purge que l'on aurait pu craindre.
Dre Parker (Jaden Smith, donc...) est un jeune garçon de 12 ans se voyant obligé de quitter son Detroit natal et de suivre sa mère en Chine pour raisons professionnelles. Sur place, Dre ne parvient pas à trouver sa place, et sera victime d'agressions de la part d'autres élèves de son école, adeptes du kung-fu. Dre fera alors la connaissance de Monsieur Han (très bon Jackie Chan), responsable de la maintenance dans l'immeuble de la famille Parker. Ce dernier l'initiera au kung-fu et lui apprendra 2-3 choses sur la vie. A moins que ce ne soit l'inverse...
Relevons tout d'abord le titre trompeur du film, puisqu'il n'est nullement question de karaté dans l'histoire, mais de kung-fu, cette dernière discipline devant vraisemblablement se situer davantage dans l'air du temps. Dans le rôle du maître instructeur qui enseignera au jeune Dre les préceptes de cet art ancestral, Jackie Chan trouve un rôle extrêmement touchant dans la peau de ce personnage traumatisé par un drame passé qu'il dévoilera à son disciple dans une scène vraiment touchante. Dans cette séquence, l'acteur prouve qu'outre les combats physiques dans lesquels il excelle et qui ont fait sa gloire, il peut également s'avérer convaincant dans des scènes purement dramatiques.
L'aspect le plus touchant de l'histoire réside dans la rencontre de ces deux êtres meurtris par la vie (on apprend lors de la première séquence que Dre a perdu son père quelques années plus tôt, et l'on découvrira plus tard le terrible drame qui a frappé jadis le personnage incarné par Jackie Chan). Ainsi, Han et Dre s'apporteront mutuellement un profond soutien et une aide salvatrice, le premier constituant un père de substitution pour le second, ce dernier rendant petit à petit à son professeur espoir et envie de vivre.
En revanche, l'on trouvera dans The Karate Kid la gentille morale assénée comme LA leçon de vie du film, en l'occurence: "quand la vie nous met à genoux, nous avons le choix entre rester à terre ou nous relever"... Ce cliché battu et rebattu au cinéma se doit, pour ne pas tomber à plat, trouver une résonnance et une véritable profondeur narrative (voir Rocky Balboa pour s'en convaincre). En l'occurence, on ne croit pas une seule seconde à cette assertion dans le film, cette dernière semblant davantage tenir de la justification narrative du film que d'une véritable volonté d'exprimer un propos réellement profond.
La mise en scène de Harald Zwart est quant à elle dénuée de toute personnalité, le metteur en scène filmant avec une rare platitude, hormis une poignée de scènes sortant du lot (les combats de la compétition finale, efficacement filmés et joliment chorégraphiés, ou encore cette très belle scène du théâtre d'ombres chinoises, au cours de laquelle le jeune Dre recevra son premier baiser).
The Karate Kid demeure par conséquent un divertissement estival agréable à défaut d'être inoubliable, et parvient à emporter le morceau avant tout grâce à la très belle interprétation de Jackie Chan, ainsi qu'à l'arrière-plan dramatique qui imprègne tout le film, permettant ainsi aux personnages de trouver une véritable épaisseur.