Depuis le discours de Grenoble de notre grand dirigeant, le président Sarkozy, nous avons subi les déclarations tapageuses et nauséabondes sur les Roms de certains membres du gouvernement, vu des campements dignes des bidonvilles de l'après-guerre, de pauvres gens errant à la recherche d'un toit, et appris que l'Etat les "incitait" à retourner au pays moyennant quelque argent.
Les médias dominants ont largement traité le sujet, sans pour autant lui donner une dimension européenne...
En effet, il n'est jamais venu à l'esprit d'un plumitif du service public et de son collègue subventionné par Koka Kola que les Roms sont également victimes de l'Union européenne.
Pas un ne s'est d'ailleurs étonné que la commission européenne ne défende pas les Roms [1]...
Il n'est pas bon d'être pauvre et d'appartenir à une minorité dans cette Europe-là. Le gouvernement français ne fait pas figure d'exception dans l'UE:
« Un document d'Amnesty International (Avril 2010) révèle les pratiques intolérables d'un grand nombre d'États européens. La Bulgarie, la Grèce, l'Italie, la Roumanie et la Serbie notamment procèdent à des expulsions en violation de leurs obligations au regard du droit international, privent les communautés Roms d'accès au logement ou les relèguent dans des quartiers isolés. Inspirée par les théories xénophobes les plus viles, et tolérée par les instances européennes, la ségrégation des Roms se perpétue inexorablement.»[2]
Pour les libéraux, l'intégration à la hussarde des pays de l'Est dans l'Union européenne a été une véritable aubaine pour remettre en cause et détruire les réglementations sociales, les plus exigeantes, dans les pays fondateurs de l'UE... Elle a également provoqué des déséquilibres sociaux à l'intérieur des nouveaux pays membres, contraignant des citoyens ayant un toit dans leur pays à s'exiler, quitte à vivre dans des conditions sanitaires déplorables.
Cette intégration a intensifié la guerre économique entre les peuples de l'Union européenne. Le dumping social n'étant pas interdit, ce sont les classes populaires qui sont les 1ères victimes en qualité de variables d'ajustement, et de façon générale, les populations les plus faibles économiquement, dont les Roms. Des maux nécessaires pour l'oligarchie européenne pour qui la question sociale ne doit pas devenir prioritaire.
On regrette qu'une partie de l'opposition -celle qui a votée le traité de Lisbonne- concentre exclusivement ses critiques sur le gouvernement français. Il y a là une bonne dose d'hypocrisie quand cette politique contre les Roms est commune à d'autres États, avec la bénédiction de l'UE.
Notes
[1] Le Figaro - Roms: l'UE approuve la position française
[2] Le parti de gauche - Roms : une politique barbare