Pas vraiment séduit par ce 3e et dernier disque du chanteur américain Ray LaMontagne, sorti en 2008, 4 ans après son premier album "Trouble", album qui le portera rapidement sur le devant de la scène folk, fort de plus de 250 000 exemplaires vendus et plébiscité par la critique, qui n'hésitera pas à le comparer à Nick Drake ou à Tim Buckley.
Raymond Charles LaMontagne est né le 18 juin 1973 à Nashua, dans le New Hampshire (Etats-Unis). Ses parents divorcent très vite après sa naissance, obligeant sa mère à déménager avec ses six enfants. Suivront de nombreuses années passées à vivre une vie de nomadisme, sans arrêt ballotés de régions en régions, d'établissements scolaires en établissements scolaires, complètement dépendants des petits boulots que parvient à trouver leur mère, et forcés de suivre la cadence que la vie leur impose. Ray finira néanmoins par obtenir un diplôme d'enseignement secondaire, et trouvera un travail dans une usine de confection de chaussures à Lewiston, dans le Maine, jusqu’au jour où à 4 heures du matin, alors qu’il se prépare à aller travailler, il entend "Tree Top Flyer" de Stephen Stills à la radio. C’est une révélation, un déclic qui le pousse à changer radicalement de vie pour devenir compositeur et parolier. Il apprend alors à jouer de la guitare et se produit dans des petits clubs aux Etats Unis, tout en travaillant comme charpentier. En 1999, il décide de rassembler une dizaine de chansons sur une démo qui finit par attérrir entre les mains de Jamie Ceretta de Chrysalis Music Publishing. C'est ainsi que débutera en 2004 la carrière du jeune homme.
Ray LaMontagne, c'est d'abord et surtout une voix, inimitable, au teint mat et suave, indéniablement touchante et sensible. Il compose la majorité de ses chansons à la guitare et laisse son producteur Ethan Jones se charger du mix et de la couleur musicale de l'ensemble. Seulement voilà, si jusque-là je trouvais tout cela assez plaisant, et même plutôt bien fait sans toutefois révolutionner le genre, cette fois-ci je ne parviens pas à vraiment aimer ce disque.
Beaucoup plus d'arrangements ou d'apparats instrumentaux que précédemment, et quelques notes soul sans grand interêt, comme pour le titre d'ouverture de cet album, "You Are The Best Thing", sorte de reprise à la touche seventies beaucoup trop proche des standards de l'époque. Les cuivres et les violons sont presques joués à l'identique de ceux que l'on retrouve dans les albums de Al Green ou de Aretha Franklin, et les mélodies sonnent creux, gâchées par ce sentiment d'avoir à faire là à un ersatz de la vague Stax ou Motown. Le reste de l'album n'est pas vraiment mieux et aurait tendance à m'ennuyer quelque peu. Un folk à l'eau de rose qui ravira sûrement les moins exigeants, mais qui pour moi manque cruellement de charisme et d'originalité. J'attendais bien plus de cet album et j'aurais vraiment aimé plus de variations, autre qu'un simple effet de pluralité artistique. Malgré des titres rock, blues, ou folk, le résultat est redondant, monotone, et ne laisse pas à l'esprit un souvenir inoubliable.
On tourne un peu en rond et le courant ne s'établira jamais vraiment. Manquant sans doute encore un peu de maturité (la réussite est arrivée très rapidement), espérons que l'artiste saura faire évoluer son style vers d'autres horizons et ne se contentera pas de surfer sur la vague du succès, sans jamais tenter de se compromettre ou de virer de trajectoire.
Pour vous faire un avis plus précis sur quoi s'attendre avec lui, je vous encourage tout de même à regarder la vidéo que je publie, filmée en live lors d'une session studio pour l'enregistrement de l'album "Trouble", regroupant 2 titres, et dans laquelle vous pourrez constater la pureté de la voix de ce chanteur.
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