J’ai connu la terre et les mers qui m’ont faites
de leurs immenses bras enlacent mes cotes saillantes.
J’ai connu des plages d’images et des falaises en armes
et qui penetrent les terres de vastes estuaires.
Mes pieds m’ont porte jusqu’à la vallee des larmes
en ma douleur croyant je vis jaillir les sources.
J’ai connu des arbres qui montaient jusqu’au cieux
et qui imperieux frondaient avec tous vos dieux
Mes mains se sont elancees comme autant de serres
je venerais l’ Avoir bien plus que tout etre.
J’ai connu au loin d’autres mondes indiens
ou un prince un jour bouda les richesses
Mes rivieres sont des veines qui charrient nos peines
et de nos montagnes arrachent nos plaines.
J’ai connu l’amour qui comme la mort
vous embrase un jour comme un serpent mord
Mes nuits sont des fuites: des gouttieres rouillees
qui peinent a charrier tout un flot vermeille.