David E. Kelley a toujours eu cette façon très originale d’abordait certains thèmes… Une nouvelle fois, l’un des épisodes d’Ally McBeal ne déroge pas à cette règle…
ALLY McBEAL – 4x06 L’Esprit de Noël
Titre VO : ‘Tis The Season
Scénario : David E. Kelley
Réalisation : Arlene Sandford
Avec : Calista Flockhart (Ally) ; Greg Germann (Richard) ; Peter MacNicol (John) ; Robert Downey Jr (Larry) ; Jami Gertz (Kimmy)…
Cote d’amour : ***
Résumé : C’est la période de Noël et Ally est forcément très enthousiaste à cette idée. Pour prolonger l’esprit de fête, elle décor déjà son sapin. Mais malheur, elle apprend que Larry, le charmant avocat dont elle vient de tomber amoureuse depuis quelque temps, déteste cette période. Pourquoi ? Elle apprendra un peu plus tard que ça lui rappelle de trop mauvais souvenirs liés à la période heureuse où il pouvait être avec son fils, décorer le sapin, chanter des chansons avec lui. Tandis qu’Elaine déprime et trouvera une nouvelle fois refuge dans la chanson (grâce à l’aide de Larry), John devra lui aussi pousser la chansonnette suite à un mensonge fait à Kimmy qui adule les chanteurs. Mais avant ça, il aura fort à faire avec une affaire accusant un journaliste d’avoir dévoilé la vérité sur le Père-Noël à la télévision, détruisant le mythe sur son existence, brisant ainsi les milliers de rêves des enfants, dixit son ex-employeur qui l’a viré. Il sera secondé par Ling dans cette affaire. Dans tout ça, Ally aura-t-elle le droit à son esprit de Noël qui est si cher à son cœur ?
Analyse : Fausse légèreté de la part de David E. Kelley qui n’hésite pas du tout à égratigner le fameux esprit de Noël, qui pointe surtout la solitude qu’éprouve certaines personnes à durant cette période, fête familiale par excellence. C’est au travers du cas du très touchant Larry que tout arrive. Première fausse note dans le couple Ally/Larry qui découvre que son nouvel amour n’est pas parfait. Ce qui aurait pu être une raison de rupture, mais le temps ayant fait son œuvre, gagner Ally en maturité, la voici compréhensive, autant sur le fait que Larry n’aime pas cette fête que sur le fait qu’il lui ait caché d’avoir un enfant, avec une autre ex-femme que celle dont il lui avait déjà parlé. Ce qui donne tout de suite un côté moins agaçant au personnage qui pouvait en énerver certains. Ce qui rend ce couple d’autant plus charmant. Surtout que Larry (et de là, son interprète) est parfait dans ce rôle de blessé de la vie, n’ayant plus le goût à cette fête qui lui rappelle de trop mauvais souvenirs. Cela dit, ça n’empêchera pas Ally, indéfectible optimiste et amoureuse de Noël, de tout tenter pour insuffler à nouveau cet esprit en son prince charmant. Ce qu’elle réussira d’ailleurs plus ou moins au fur et à mesure de l’épisode où il se dévoile à sa belle, prenant le parti d’en plaisanter un peu et même de réussir à chanter en fin d’épisode ce foutu chant traditionnel qui lui fout le cafard à cause de son fils, avec un très joli duo au piano sur White Christmas, tout en émotion…
Outre le couple Ally/Larry, la solitude et l’esprit de Noël, c’est un autre thème qu’aborde le créateur de la série avec le procès du jour qui met en scène ce journaliste qui n’a fait qu’annoncer à des milliers de personnes la vérité sur le Père-Noël : il n’existe pas. Le but ? Prémunir les enfants contre la déception qu’il a lui-même éprouvé quand il a appris la vérité sur le Père-Noël, mais surtout la déconfiture subie quant au fait que ses parents lui ont menti depuis tout ce temps. Une nouvelle fois, le procès permet d’aborder la façon des deux points de vues qui peuvent exister. D’un côté, les partisans d’arrêter d’infantiliser les gosses avec ces histoires stupides et totalement pas crédibles (Ling le démontre d’ailleurs avec brio lors de son interrogatoire d’un enfant) et de l’autre, préserver l’innocence de l’enfant et le côté magique de ce genre de conte (une facette aussi représentée par Kimmy -dans un extrême naïf totalement touchant- qui n’a connu la vérité qu’à l’âge de son entrée en fac). Chacun pourra se forger sa propre opinion, les arguments des deux camps étant de toute manière tout à fait recevables. Il n’est d’ailleurs pas très étonnant de retrouver Ling dans une telle affaire, si elle ne fait que passer, elle est la plus à même d’interroger un enfant sans trop s’émouvoir de le blesser en lui faisant affronter la stricte vérité (on aura même le droit à son p’tit grognement si caractéristique pour l’occasion).
Conclusion : Tout ce qui fait le charme de la série se retrouve dans cet épisode. Que ce soit le côté loufoque (une nouvelle fois, David E. Kelley a su créer des personnages haut en couleurs, ce qui est notamment le cas de Larry qui nous offre une très amusante et touchante scène où il arbore un nez rouge/bleu clignotant ! :D Mais sans les fameuses hallucinations d'Ally, malheureusement), les chansons toujours présentes (une nouvelle fois, Elaine –elle aussi atteinte du syndrome de la solitude- prend le micro dans une chanson pas forcément joyeuse tandis que John se voit catapulter sur scène après un mensonge dit pour épater Kimmy), du drame et de la comédie bien dosés et joliment réunis. L’esprit de Noël plane plus ou moins sur l’épisode, mais ça manque juste peut-être de neige pour enfoncer le clou (que voulez-vous, j’adore les passages où la neige coule à flot sur les personnages). Un épisode qui est dans la continuité des thèmes abordés lors de ce genre d'épisode par David E. Kelley, toujours à même de s'interroger et interroger le téléspectateur. Mais le couple Ally/larry continue d’émerveiller cette quatrième saison qui reprend du poil de la bête. Le personnage de Larry Paul est vraiment charmant et touchant (désolé pour ces deux adjectifs qui reviennent souvent, mais c’est la stricte vérité…), le parfait complément masculin d’Ally… Qui finit d’ailleurs par capituler. Elle a réussi son coup… ^_^