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Tu es venue
Tu étais plus resplendissante que jamais
Plus de tremblement
Plus d’incertitude
Plus cet œil abattu
Sous la camisole chimique de tes déceptions
*
Tu as posé là ta fraîcheur retrouvée
Un parfum de bonheur planait dans la pièce
Dans le grand crissement des cigales
Au-dedans était l’intense émotion d’une résurrection
Au-dehors l’immense symphonie de l’été brûlant
*
Je t’ai accueillie
Fraîche
Emue
*
Déjà l’esprit voguait vers d’autres lieux
Saint-Denis
Fréjus
En ces milles lieux où saignent les peuples
*
Jamais bienvenus
Toujours exilés
Jamais leur voyage ne s'arrête
.
Qu'un front de boue
Souille à jamais leurs éphémères demeures
Nul ne proteste
.
Il n'est jamais de mots assez durs
Jamais assez de calomnies
Pour affubler la différence
Des oripeaux de la misère
.
Qu'est ma voix en ce désert
C'est d'humain que je voudrais parler
Humain fier de son origine
De ce qu'il a construit de ses mains habiles
.
Qu'est ma voix prêtée aux sans voix
Déportés hier
Expulsés aujourd'hui
.
L'impensable
L'innommable
Ne peuvent être rayés d'un trait
.
Ne sont que plaies béantes
.
Manosque, 8 juillet 2010
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