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Etat chronique de poésie 973

Publié le 19 août 2010 par Xavierlaine081

973

Tu es venue

Tu étais plus resplendissante que jamais

Plus de tremblement

Plus d’incertitude

Plus cet œil abattu

Sous la camisole chimique de tes déceptions

*

Tu as posé là ta fraîcheur retrouvée

Un parfum de bonheur planait dans la pièce

Dans le grand crissement des cigales

Au-dedans était l’intense émotion d’une résurrection

Au-dehors l’immense symphonie de l’été brûlant

*

Je t’ai accueillie

Fraîche

Emue

*

Déjà l’esprit voguait vers d’autres lieux

Saint-Denis

Fréjus

En ces milles lieux où saignent les peuples

*

Jamais bienvenus 

Toujours exilés 

Jamais leur voyage ne s'arrête 

Qu'un front de boue 

Souille à jamais leurs éphémères demeures 

Nul ne proteste 

Il n'est jamais de mots assez durs 

Jamais assez de calomnies 

Pour affubler la différence 

Des oripeaux de la misère 

Qu'est ma voix en ce désert 

C'est d'humain que je voudrais parler 

Humain fier de son origine 

De ce qu'il a construit de ses mains habiles 

Qu'est ma voix prêtée aux sans voix 

Déportés hier 

Expulsés aujourd'hui 

L'impensable 

L'innommable 

Ne peuvent être rayés d'un trait 

Ne sont  que plaies béantes 

.

Manosque, 8 juillet 2010

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