C'est la lecture du journal Libération d'aujourd'hui (version papier !) qui m'a donné envie de parler du sujet. Eh oui, qui n'a pas râlé contre les prix exorbitants pratiqués par les compagnies autoroutières. Privatisés en 2005 pour renflouer les caisses de l'Etat (déjà ! ), les tarifs n'ont cessé d'augmenter, au même titre que les bénéfices des sociétés ( 1.29 milliards de bénéfices nets cumulés en 2009 !).
Pourtant, à l'origine, c'est avec l'argent public que ces autoroutes ont été construites. L'argent des péages devait essentiellement servir à la construction de nouvelles autoroutes et à l'entretien de celles déjà existantes. Depuis la privatisation la logique a complètement changé. Les millions engrangés vont directement dans les poches des actionnaires, et l'envolée des bénéfices ne profite absolument pas aux employés qui sont toujours aussi mal payés.
Pour autant, les hausses de tarifs sont normalement contrôlées par l'Etat. Sauf que les sociétés contournent la loi en pratiquant des hausses exceptionnelles sous prétexte qu'elles ont réalisés des travaux. En outre, elles ont recours à des stratagèmes, comme celui qui consiste à augmenter plus forment les tronçons les plus fréquentés, ce qui a pour effet d'accroître les dividendes engrangés.
Pourtant, lors de la privatisation, ce sont les mêmes sempiternelles arguments que l'on nous a ressortis : le secteur privé serait plus adapté pour ce service, les consommateurs n'auraient pas à en pâtir, l'Etat serait garant du maintien de la qualité du service. Dans le cas présent l'argument du caractère positif de la concurrence ne pouvait pas marcher, puisque de fait, il n'y a pas de concurrence. Peu importe, au final que constate-t-on ? toujours la même chose, quelques grosses sociétés, quelques poignées d'actionnaires se sont fortement enrichis sur le dos des honnêtes contribuables qui quoi qu'il arrive continueront à aller en vacances. Après, France Télécom, EDF, GDF, Air France, les banques, la privatisation des sociétés d'autoroutes fut une nouvelle arnaque. Raison de plus pour être vigilant en ce qui concerne La Poste ou la SNCF.
Pour terminer, juste une petite remarque. Le premier ministre qui à l'époque avait procédé à ces privatisations, n'est autre qu'un certain Dominique de Villepin, qui aujourd'hui se prend pour un chevalier blanc, pour le premier opposant à Nicolas Sarkozy. Il n'en est évidemment rien. Il a été, et sera encore s'il revient au pouvoir, partisan de la même politique économique et sociale fortement inspirée de libéralisme. Entre les deux, seul la méthode change, au final, ce sont toujours les Français qui se font avoir.
Sur le sujet :
Comme chacun le sait, mon coeur penche fortement à gauche, mais j'ai beaucoup de respect pour Mr dupont Aignan que j'estime intègre. C'est en tout cas un des rares hommes politiques à dénoncer ce scandale.
sur le blog du syndicat sud area, on apprend que la fraude se développe aux péages. Logique, et quelque part, salutaire !