Bibliothèque nationale de France

Le taxi nous dépose devant la Cinémathèque mais elle est fermée. Alors nous allons sur l'herbe de Bercy et nous montons, bercés par le chuintement des cascades, la passerelle Simone de Beauvoir. Nous enjambons la Seine où passent langoureusement des péniches, nous adressons un clin d'oeil à Joséphine Baker qui porte le nom d'une piscine et les quatre tours-livre de la Bibliothèque nationale de France font claquer leurs pages dans l'air de Paris. Au milieu couve une forêt. Des conifères penchés retenus par des filins, des feuillus ramassés prêts à bondir sur les chimères du léopard égaré. Des arbres et des livres. Le testament pour l'éternité du président bâtisseur que fut François Mitterrand. A l'intérieur, nous avons vu peu et beaucoup de choses. Une belle exposition à signaler aux Parisiens : des incunables, des manuscrits de Pierre Guyotat et Alain Venstein, une foule de lettres du Collège de pataphysique dont une de Jean Saintmont dont Henri Thomas parle dans Une saison volée, et de superbes reliures sorties de l'imagination des relieurs de la bibliothèque...

Autant de beautés qui nous acheminent au retour. Nous n'entrons pas dans le jardin Rabin, nous fumaillons vite et tout devant la cinémathèque close et ma compagne filme filme filme et filme encore cette vie qui advient dans ses yeux.