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Sophie Poux, la femme qui fait trembler Nicolas Sarkozy

Publié le 19 août 2010 par Letombe

Cette femme représente beaucoup pour la France. Elle est une part de son imaginaire, de son histoire, de son avenir. L'histoire et l'avenir de ce monde rural, de cette France profonde à laquelle même les plus urbains d’entre nous, même les "Français d’origine étrangère" sont viscéralement attachés.

On a tous dans le cœur un petit village oublié ou rêvé, un bout de cette France là.
Elle représente aussi de ce que vivent beaucoup de Français qui travaillent toujours plus pour gagner moins. Qui travaillent plus pour payer plus à EDF, plus à GDF, plus à la RATP, plus à la SNCF, plus aux actionnaires de toutes sortes et moins pour eux-mêmes et leurs proches.

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Cette femme, c’est Sophie Poux. Vous l'avez sans doute remarquée. C'est elle qui avait tenu tête à Nicolas Sarkozy lors sa fameuse opération de com' de janvier dernier sur TF1 : le président échangeant avec un "panel" de Français.

Par sa franchise, son naturel, Sophie Poux, 39 ans, productrice de lait près de Moissac, dans le Tarn et Garonne, avait touché dans le mille, en expliquant au chef de l’Etat qu’elle avait dû emprunter son salaire pour survivre. A la fin de l’émission, Nicolas Sarkozy lui avait proposé de venir visiter sa ferme.

Las. Comme avec les ouvriers d'Usinor-Mittal, Nicolas Sarkozy n'a pas tenu parole comme l'a noté France Info. Sans doute le fera-t-il un jour comme à Gandrange, une visite surprise, sans journalistes, sans témoins, pour expédier, pour s'enlever une épine du pied.

Pourtant la situation est toujours aussi dramatique pour Sophie Poux et pour de très nombreux producteurs et productrices de lait. Je vous invite à l'écouter au micro de France Info parler "des gens au bout du rouleau, des suicides, des divorces, des suicides ratés"... Une parole qui me rappelle la douleur de la lettre que des productrices de lait en deuil avaient remis à Ségolène Royal en mars dernier.

Comme en témoigne Sophie Poux, les producteurs laitiers sont aujourd'hui des hommes et des femmes qui empruntent aux banques pour survivre et pour engraisser, industriels et grande distribution. Des industriels qui, jusqu’à jeudi 12 août, payaient le lait 295 € les mille litres, un prix très inférieur aux cours mondiaux qui oscillent autour de 330 € et surtout très fortement inférieur au coût de production de 400 € la tonne, le prix nécessaire pour assurer une rémunération aux agriculteurs. Et aujourd'hui, ces mêmes industriels se disent prêts à payer 313 € les mille litres...

On comprend que Nicolas Sarkozy n'ait pas envie d'affronter la vérité, la réalité de son inaction, de son idéologie du laisser-faire et du laisser-spéculer, y compris sur l'alimentation devenue un produit financier comme un autre... Et on voit déjà à l'échelle mondiale les dégâts que va faire cette spéculation sur les biens alimentaires, au Pakistan par exemple, où les paysans vont avoir beaucoup de mal à replanter.

Nicolas Sarkozy a beau utiliser les mots qu'il faut "régulation", "travail", etc... il reste marqué par son idéologie libérale et par ses amitiés, loin, très loin de la politique par la preuve. Et pourtant, il y en aurait des choses à faire. Comme soutenir et étendre la filière Lait Equitable mise en place par la Région Poitou-Charentes et l’Association des Producteurs de lait indépendant (APLI) pour que les producteurs aient droit une rémunération décente.

Mais plutôt que de tenir sa promesse de rendre visite à Sophie Poux et plutôt que d'apporter des solutions pérennes, Nicolas Sarkozy préfère faire sa com' à coup de beignets de Ginette et autres pizzas en terrasse et à coup d'odieuse violence pseudo-gestapiste.

C'est lamentable. Et de cela les Français ne sont pas dupes.

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