J'AURAIS VOULU ETRE EDITEUR, de François THURET

Par Geybuss

Roman - Editions Albin Michel - 232 pages - 18 €

Parution en mai 2010

Résumé : Si l'auteur a eu besoin, pour son propos, de mettre en scène un explorateur ingénu de nos tribus éditoriales et littéraires, il n'est pas dans ses intentions d'user d'un anonymat de pacotille pour susciter on ne sait quel teasing de mauvais aloi et ne pas assumer la paternité de ce livre. Aussi signe-t-il : Claude Durand

"Fournisseur" : Bibliothèque

"Tentateur" : Titre et "pourquoi pas"

  

     

Mon humble avis : Dans ces pages se cacheraient les mémoires de Claude Durant lui même plus ou moins camouflé derrière le pseudonyme François Thuret, le tout bien emballé dans un roman au titre accrocheur, diablement marketing, qui piégera bon nombre de lecteurs, de blogueurs, de journalistes, d'amateurs de lynchage public, de poules à la recherche de leurs oeufs, de crayons à papier sans mine ni taille crayon, de bidons d'essence dans le désert, de talons aiguilles glissant sur une frites du Mac Do, de Victor Hugo et de Stéphanie de Monaco....

Vous trouvez cette page interminable, avec une tête mais sans queue ? Normal, j'y "copie" le style de l'auteur...

Claude Durant est un ancien grand éditeur du Seuil et de Fayard. Ca, c'est pour situer...

Aucune surprise dans cette oeuvre, ni même à la fin. Mon billet trônait dans ma tête depuis la page 50 et n'a pas bougé d'un iota au cours d'une lecture indigeste. Exécrable même, au point que l'abandon me tentait à chaque fin de chapitre, tel un ange  portant ma PAL suppliante sur ses ailes.

Les phrases tendent vers l'infini, dépassant souvent les demi-pages et s'embourbant dans une opacité de style et d'intérêt rarement atteinte. D'ailleurs, je me suis arrêtée en cours de route de nombre d'entre elles, ou les ai survolées, à la recherche désespérée d'un point. Ce livre manque donc cruellement de points, qu'ils soient d'exclamation, d'interrogation, de suspension, peu importe ! Mais des points s'il vous plaît. Inutile de dire que j'ai évité aussi quelques pages même si, de ci-delà, certains passages m'amenaient un sourire de minuscule agrément.

Au niveau du contenu, on pourrait croire que Claude Durant se prend pour Victor (le célèbre nettoyeur de Nikita de Luc Besson). Avec des litres d'acide sulfurique, il décrit l'univers de l'édition. Il ne doit plus rien rester après son passage, alors tout le monde y est ignare, égocentrique, hypocrite, débile, capricieux, incompétent, j'en passe et des meilleurs. Les éditeurs n'y publient que des "merdes" invendables et les auteurs ne savent pas écrire un mot. Je caricature à peine. C'est à se demander  pour quelles raisons l'auteur a fait carrière dans un monde si pourri... Enfin, manifestement, Claude Durant prend plaisir dans son exercice, faute de s'intéresser à celui de ses lecteurs. Le contraire se remarquerait par le biais, par exemple, d'une prose bien plus savoureuse et légère.

En fait, je pense que ce livre est une farce destinée à tester l'endurance et l'entêtement  du lecteur à lire jusqu'au bout un ouvrage qu'il n'apprécie pas et comprend à peine...

Certes, le narrateur /auteur aurait "voulu être éditeur". De mon côté, j'aurais préféré qu'il s'abstienne d'être auteur pour ce titre ci.