Au Costa Rica, la demande de référendum que demandait l'Église catholique pour faire barrage à la légalisation des unions homosexuelles, vient d'être rejeté par la Cour constitutionnelle du pays.
L'annonce d’un possible référendum sur la reconnaissance légale du mariage gay avait au mois de juin 2010, déclenché une violente polémique.
Le débat animait les sites Internet, des journaux en ligne, les forums Internet, et bien sûr les sermons des messes catholiques, qui servaient de tribune politique.
Ce référendum, d'initiative populaire, ne devait avoir lieu que si la majorité des citoyens signait une pétition le réclamant.
Les Catholiques déclaraient, sûrs de leur bon droit dans un pays catholique à 80%, "Que la majorité décide".
Un véritable lobbying politique agressif de l'Église catholique romaine s'est organisé.
A la sortie des églises, les fidèles étaient fortement encouragés à signer cette pétition, et à collecter des signatures autour d'eux.
Mais les mouvements LGBT se sont insurgés déclarant "Les droits des minorités ne doivent pas être soumis au bon vouloir de la majorité".
Ils sont soutenus par un groupe très actif sur Internet, qui se fait appeler "hétéros qui soutiennent les droits des homos".
Laura Chinchilla, la Présidente du pays a quant à elle, exigé "une discussion respectueuse, sans stigmas ni attaques". Elle est connue pour sa proximité avec l'Église catholique et sa frilosité à l’égard des droits civils LGBT dont elle avait dit qu'ils n'étaient "pas une priorité", formule généralement employée lorsque l'on s'y oppose et que l'on ne veut fâcher personne.
En cas de vote négatif au référendum, la possibilité du mariage gay aurait été rendue impossible.
Mais, la Cour constitutionnelle du pays a rejeté le 10 août 2010, l'organisation de ce référendum sur les unions civiles, voulu par l'Église catholique.
Dans un communiqué officiel, la Cour constitutionnelle a indiqué, suivant ce qu'avaient dit les organisations LGBT, "Les droits des minorités qui sont issus de revendications contre la majorité ne peuvent pas être soumis à un référendum, où la majorité s'impose".
C'est une victoire pour les défenseurs des droits de l'Homme et les associations homosexuelles, et une défaite de l'homophobe Église catholique romaine.
En 2008, un projet de loi visant à légaliser les unions homosexuelles avait été présenté devant le Parlement.
Une énorme polémique avait éclaté et celui-ci s’était retrouvé gelé.
Des groupes conservateurs proches de l'Église, aidés par l'Église elle-même avaient ensuite réuni assez de signatures pour convoquer un référendum sur ce sujet.
Dans un pays où 80% de la population se déclare catholique, le projet de légalisation des unions gays avait de très fortes chances d'être refusé.
Très progressiste, la Cour constitutionnelle a également rappelé que "les personnes ayant des relations avec une autre du même sexe forment un groupe en position de faiblesse, plus facilement victime de discriminations, qui a donc besoin du soutien des pouvoirs publics pour faire reconnaître ses droits".
La Cour constitutionnelle étant la plus haute instance juridique du pays, il n'est pas possible de faire appel de sa décision.
Le débat parlementaire devrait donc s'en trouver relancé.
Le Costa Rica pourrait ainsi rejoindre dans les prochains mois, l'Uruguay et la Colombie, pays qui autorisent déjà les unions civiles pour les couples homosexuels.
Seigneur, merci pour l'égalité.