Dans Le Monde d'hier soir, l'article de M.-Cl. Decamps éclaire bien le clivage qui est en train de se manifester au sommet de l'Etat iranien. Nous l'avions déjà évoqué l'an passé (ici et ici), mais il semble désormais plus lisible de l'extérieur.
Mais alors qu'autrefois on distinguait une sorte de différend entre Ahmadinedjad et Khameney, c'est aujourd'hui entre le premier et le clan Larijani. Celui-ci représenterait le pouvoir "conservateur", islamiste. Ahmadinedjad, lui, serait une sorte d'ultra-nationaliste, afin de récupérer le volet "nationaliste-moderniste" du mouvement vert, dans l'opposition.
Voici en fait la vraie nouveauté, par rapport à mon analyse de l'an passé : j'avais alors du mal à qualifier réellement la ligne politique d'Ahm. Elle se précise, à cause des élections législatives qui auront lieu dans dix-huit mois. Preuve qu'il y a un système politique en Iran, et que la dictature y est plus complexe (et plus fragile aussi) qu'il y paraît.
O. Kempf
Réf : Iran : Mahmoud Ahmadinejad en butte aux vives critiques du clan conservateur LE MONDE | 17 août 2010 | Marie-Claude Decamps | 703 mots Réélu avec de forts soupçons de fraude, en juin 2009, le président Mahmoud Ahmadinejad semble devoir gouverner dans la contestation. Pas celle de l'opposition réformatrice dont tous les dirigeants sont en prison, mais celle de son propre clan conservateur. Réservé aux abonnés.