Une tribune libre de Fabrice Decoupigny.
Il y a un an, je quittais le Parti Socialiste pour aller chez les Verts et Europe Ecologie. S’il est bien trop tôt pour faire un bilan de mon engagement, il est intéressant de constater que le militantisme y est bien plus efficace, moins chronophage et plus passionnant.
Plus passionnant parce que la vie militante est actuellement rythmée localement par la création et l’organisation des groupes locaux d’Europe Ecologie et nationalement par la création d’une organisation politique. Les écologistes (de gauche) sont actuellement dans la même séquence politique que les socialistes à la veille d’Epinay. Nous avons à mettre en place, une organisation politique non pas nouvelle mais neuve qui doit replacer la Civitas, au centre de la société française. Le post modernisme à gauche peut ainsi apparaître : une république pour vivre, une système social pour bien vivre, et un développement durable pour mieux vivre, voire survivre. Là est la tache immense qui attend les forces progressistes de ce nouveau siècle : il y a tout à construire, théories et pratiques. Quels modes de production et quels en seront les rapports homme-société ? Quand on sait (depuis Marx et Braudel) que les modes de production déterminent les structures du quotidien. Ces défis politiques tant qu’intellectuels et sociétaux me plaisent et j’ai envie d’y être.
Moins chronophage, j’en ai fini avec les interminables réunions à entériner des positions d’élus pour accoucher d’un communiqué de presse. Que de travail gâché et d’expertises ignorées car l’auteur n’était pas du bon courrant. Ce n’est pas un hasard si les intellectuels ont quitté un à un, discrètement, la rue de Solferino. En bref, on passait plus de temps et d’énergie à se combattre entre courants dans le parti qu’à combattre la droite. On ne peut pas comprendre l’anémie du parti socialiste ces derniers temps sans avoir une idée du fonctionnement interne du PS.
Efficace, parce que, tout simplement avec 10 fois moins de militants, nous pesons 30 % de la gauche parlementaire. Efficace car les copains sont, pour beaucoup, des militants aguerris par des années de combats associatifs tant dans la protection de l’environnement que l’action sociale et l’économie solidaire. Hé oui, on ne fait pas que discuter des petites fleurs. Bien sur, nous avons aussi à la maison des militants un peu à coté de la plaque, mais ça qui en n’a pas ? Nous avons aussi des digressions fortes intéressantes sur l’aménagement des poubelles de recyclage dans la cuisine ou la dernière AMAP. On boit du vin bio (et moins bio), les bicyclettes sont électriques. Les premières réunions passées, il apparaît que l’image d’un mouvement écolo désordonné, incapable de se structurer et de prendre une décision est bien loin de ce que j’ai pu voir et entendre.
Dès la ligne politique choisie on discute des modalités et des actions. Bien sur c’est beaucoup moins rapide qu’au PS ou au PC puisque nous n’avons pas des leaders qui savent tout sur tout et mieux que quiconque ce qui est bon pour les autres. Si nous n’avons pas plus de compétences que les autres, nous avons en revanche la capacité de les intégrer pleinement dans notre réflexion et nos décisions. Les Verts et Europe Ecologie appartiennent à leurs militants, et c’est peut être cela qui énerve certaines têtes de gondoles au PS. Car nous mesurons notre force politique à la vue du socle des 12% d’électeurs et du travail que nos élus abattent sur le terrain. Nous amenons un peuple de gauche abstentionniste à se ré-intéresser à la politique.
J’invite mes camarades militants de gauche à venir participer à nos débats, à venir partager leur passion pour la chose publique, à venir nous exposer leurs expertises, leurs idées et leurs rêves. Venez et regardez, écoutez et exprimez vous, il faut avoir à l’esprit qu’Europe Ecologie est unitaire et non exclusive. Europe Ecologie accepte la double appartenance à un parti politique (non gouvernemental et ni d’extrême-droite bien sur), pensez y.
Quant au positionnement politique des Verts – Europe Ecologie il est simple : “il est à gauche de la social-démocratie et au centre de la société” (CBD). Etre centriste de cette manière me convient.
- “Les jeunes face au chômage : une « génération perdue »”. Eco 89. “Des études terminées ou abandonnées, un marché du travail bouché : 640 000 Français de moins de 25 ans sont au chômage. Plus durement frappés par la crise que leurs aînés, ces jeunes sont le plus souvent condamnés à la précarité”.
- “Toxicomanie : il est urgent de moderniser la législation”. Le Monde.
- “Cécile Duflot “réticente” pour être candidate à la présidentielle de 2012″. Le Monde.
- “L’ennemi extérieur”. Blog de Seb Musset.
- “Europe Ecologie : yes we can !”. Le Monde.