un livre pour vos vacances !

Publié le 18 août 2010 par Dubruel

Alain Bosquet (Poète indigeste ! …Mais au cursus intéressant)

   L’homme est né à Odessa en 1919.

1938 : Il suit des études de philologie romane.

1940 : Il est incorporé dans l’armée belge, puis française.

   Il fonde une première revue.

1942 : A New-York, il est rédacteur de « la voix de France ».

      Il fonde une deuxième revue littéraire.

1943 : Il sert dans l’armée américaine.

1944 : Il débarque en Normandie.

1945 : Il publie son premier recueil de poésies.

1947 : Il crée à Berlin une revue en allemand.

1951 : Il s’installe définitivement à Paris, termine ses études à la Sorbonne,

      Collabore à plusieurs quotidiens.

1959 : Il est professeur d’université aux Etats-Unis et à Lyon, enseignant la littérature française.

   Puis il devient producteur et commentateur à l’ORTF.

1980 : Il est naturalisé français. Il fonde « Nota Bene », une revue littéraire internationale.

De son recueil intitulé « poèmes, un » (1945-1967), j’ai tiré les strophes suivantes, à peu près comestibles :

 

« Si j’apprenais que vivre est avant tout se taire,

Je serais hypocrite, et ferais de mes mots

N’importe quoi pour les sauver : des fleurs légères,

Des étoiles fanées qu’on donne aux animaux. »

 

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« Vain désir ! je dirai ce que fut mon inceste.

Je suis mon propre amant, mon poème interdit.

Ce pauvre amour de tête est le seul qui me reste ;

Mon dimanche a déjà dévoré mon lundi. »

 

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« Mes phrases défoncées, je faisais le voyage

De la vie à la mort, de la faute à l’erreur.

Je m’aventure au bout de mon pauvre langage.

Je me trompe, j’invente, et c’est mon seul bonheur. »

 

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« L’oubli et le dédain, l’ironie et le doute,

Ces quatre chevaliers prenaient part au combat

Qui se livrait en moi chaque matin. J’écoute :

Seul l’oubli est resté, qui dort entre mes bras. »

 

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« Mon histoire est pipée. Dissipez-vous, mirages !

Ni dames ni valets, je reste sans atouts.

Je joue au vrai poète, est-là mon chantage ?

Je triche mais je perds. Je me moque de tout. »

 

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« Un chapitre d’amour, un manuel de rêve,

Un azur imprimé par de faux-monnayeurs,

Une rose qui dit : -Nous ferons tous la grève,

Voici vingt ans qu’on nous promet des temps meilleurs. »

 

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« O moi le corrupteur, je me veux un martyr.

Je suis celui qui se déteste et qui se quitte.

Ma sainteté ne parvient pas à m’éblouir.

Je cède ; je me brise à briser mes limites. »

 

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« Je m’inflige une loi : respecter le chaos,

Ne jamais adorer que mon propre désordre,

Devenir dans l’effroi de moi-même un héros

Qui prend son siècle par le cou pour mieux le tordre. »

 

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« Disparaissez, pour être purs en mon esprit !

Je t’aime humanité, car je te sais perdue.

Tu peux mourir en paix. Je te crée, je t’écris ;

Mon poème est le seul qui t’aura défendue. »

 

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« Appétit, je voulais digérer l’univers.

C’est lui qui me consomme. Un poète rebelle

Que laisse-t-il au monde ? une insolence, un vers,

Une image, un vieux corps : ils vont à la poubelle. »

 

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« Tout ira mieux sans moi, homme d’après-demain.

Je pars. J’ai mis mon océan dans ma valise.

J’ai mon ciel sous la peau, mes arbres dans la main.

Ma vie-pardonnez-moi- n’était qu’une méprise. »

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Voilà. Nous avons survolé 216 pages. Le recueil en contient 314.

La plupart des autres poèmes sont en vers libres, sans rimes.(pages 216 à 314)

Remarquons que M. Bosquet a un toc pour certains mots qui reviennent à tout propos et à longueur de temps dans ses écrits : genou, cigogne, squelette, tigre, aubergine, fleuve, chair, aisselles, guillotine, peau, girafe, léopard, licorne, sang, tournesol, lune, dieu, œil, poumons, caillou, etc., etc.…

Critique pondue par l’odieux Jean-Jacques Balthazar, frère de notre si sympathique ami.