Comme démarches entreprises jusque-là, nous avons recouru au document écrit ou le Compte rendu du gouvernement, nous avons effectué une descente sur terrain au stade tata Raphaël et à Dima, nous avons eu des contacts physiques avec toutes les personnes concernées, nous avons assisté à l’Assemblée générale extraordinaire de l’intersyndical le mardi 10 août au Secrétariat général aux sports et à l’assemblée de restitution de l’intersyndical auprès des agents de l’administration des sports le jeudi 12 août sur le même lieu Première descente qui avait convoqué une assemblée générale extraordinaire le mardi 10 août au Secrétariat Général aux sports et avons interviewé M. Matthieu Kitoko, Président de l’intersyndical et M. Barthélémy Okito Oleka, Secrétaire Général aux Sports et Loisirs. Et notre conclusion est dictée des recoupements de tous ces éléments.
" Du point 2.11 du Compte rendu du conseil des ministres du 6 août 2010
En son point 2.11 Projet de Privatisation des Stades nationaux, il est stipulé ce qui suit : " Les contre-performances de la gestion actuelle des stades nationaux dont deux à Kinshasa et un à Lubumbashi ont conduit le ministre de la Jeunesse et des Sports à solliciter du Gouvernement l’autorisation pour lancer un appel d’offre pour la privatisation de la gestion de ses stades ". Il a également proposé la cession par appel d’offre de l’immeuble du ministère de la Jeunesse et des Sports, avenue Dima dans la Commune de Kinshasa, en échange de la construction sur un nouveau site du siège de ce ministère qui est appelé à quitter le site du Stade des Martyrs, où il est installé actuellement. Le Gouvernement a approuvé l’option d’un partenariat public-privé dans ces dossiers et chargé le ministre de la Jeunesse et des Sports à préparer le dossier y relatif à soumettre au Conseil.
" De la descente sur terrain
Dès le 7 août, nous avons saisi le ministère des Sports pour en savoir davantage sur le dossier et nous n’avons tiré rien de spécial. Une descente au Stade Tata Raphaël juste à côté du Secrétariat général à la Jeunesse nous a permis de nous apercevoir de l’existence des bornes sur une surface de 50 m x 30 m sur le terrain qu’occupent présentement les vendeurs des véhicules occasions d’Europe. Il y sera érigé une station service. Interrogés, ces derniers nous ont répondus qu’ils sont au courant de rien si l’endroit est vendu ou pas. Néanmoins, ils ont constaté comme nous qu’on y a posé des bornes. Ils ne s’expliquent pas d’autant plus que chacun d’eux débourse 1000 FC par véhicule par jour à titre de location. Notre descente sur Dima nous a permis de constater qu’il n’y avait rien de particulier. Cependant, presque tous les administratifs avaient connaissance de la rumeur de la vente du lieu.
" Des contacts physiques et assistance aux assemblées de l’intersyndical
A l’assemblée Générale extraordinaire du 10 août dernier de l’intersyndical et à celle de restitution aux agents et cadres de l’administration Sports et Loisirs, présidé par M. Matthieu Kitoko, Président de l’intersyndical, ce dernier a révélé qu’ils ont vu le ministre Claude Nyamugabo à propos du projet de privatisation de la gestion des stades nationaux. Et il révéla que le ministre avait remarqué que quelque part, ce que le syndicat avait posé comme problème était très fondamental pour l’avenir du ministère. Il était question que les deux parties puissent s’entendre par rapports aux questions d’actualité sus évoquées.
Du projet de la privatisation des stades nationaux, M. Kitoko révéla que l’intersyndical avait prié le ministre de présenter les raisons qui l’avaient poussé à agir tel qu’il avait fait au conseil des ministres. A cet effet, l’intersyndical lui a dit qu’il y a eu vice de procédure parce qu’avant de présenter quelque chose au conseil, il fallait qu’il consulte le service technique, c’est-à-dire l’administration. Ici, poursuivit M. Kitoko, tout en reconnaissant le vice de procédure, le ministre aurait donné raison à l’intersyndical. Après, l’intersyndical a dit au ministre que s’il en est ainsi, la privatisation est trop précoce parce que la loi sportive qui se trouve au parlement prévoit justement les mécanismes de cession des infrastructures sportives. Et cette loi précise qu’il y aura une régie de gestion des infrastructures sportives. L’intersyndical lui a fait remarquer que si lui (le ministre) privatise aujourd’hui, c’est en contradiction avec cette loi, car demain, tout risquera de tomber caduque. En conclusion, l’intersyndical a dit non à la privation, dans la mesure où il existe une loi qui va régler ce problème.
A propos de la station Engen à ériger au Stade Tata Raphaël, l’intersyndical au départ n’a pas voulu à cause de la proximité avec le stade. Mais il a assoupli sa position suite aux explications du ministre qui avait posé le problème au Gouvernement. Celui-ci aurait pris toutes les dispositions d’autant plus que cette société pétrolière avait vu ses 4 stations délocalisées suite aux travaux entrepris sur le Boulevard Lumumba. L’intersyndical a demandé néanmoins au ministre de lui présenter le contrat et il va voir ce qui est dedans.
D’autre part, le syndicat demande au ministre que ce soit le Secrétaire Général aux Sports et Loisirs qui soit habileté à signer ce contrat là. Comme il s’agit d’une location et non de la vente ( NDLR le bail est de 4 ans sans garantie. Coût 48.000$ dont 1000$ comme loyer mensuel), le contrat leur sera remis par le ministre et ils pourront apporter des amendements. Les uns ont fustigé que la signature du contrat se soit faite par le Secrétaire Général à la Jeunesse et non par celui aux Sports et Loisirs M. Barthléméy Okito Oleka. Ils voudraient que si tel est le cas, un mandat devait être exigé. Tout compte fait, l’intersyndical voudrait qu’aux termes de 4 ans, qu’on ne puisse pas renouveler le contrat.
Pour la vente de Dima, l’intersyndical a dit niet. Le ministre leur a dit qu’il n’a pas vendu. Face à la dégradation, il a voulu céder pour qu’on construise un immeuble pour tous les services. A ce sujet, les syndicats ont compris qu’il n’y aura plus vente, mais il y aura cession. Mais ils disent qu’ils ne céderont que lorsque les travaux de construction auront commencé.
A propos des missions à l’extérieur, les syndicalistes ont fustigé que certaines s’effectuent sans représentant de l’administration. Au sujet de mission toujours, le ministre a pris acte de toutes les propositions. Ainsi, à partir du 25 août, tous les dossiers devront commencer par la 2è direction. Et ils passeront ensuite au Secrétariat général, avant de parvenir chez le ministre. D’ailleurs, le ministre a signé en date du 6 août une instruction qui énonce clairement qu’à partir du 25 août, plus personne ne pourra déposer l’ordre de mission au niveau du ministère et que lui, le ministre ne traitera que les ordres de mission qui seront accompagnés de certificat d’enregistrement et des arrêtés qui donnent droit à ces structures de fonctionner.
" Ce qu’en pense Le Secrétaire Général Barthlémy Okito à propos de la Privation des stades et de la vente de Dima : " Le ministre a dit qu’il ne privatise pas le stade mais la gestion "
Abordant le point sur la vente de Dima, une commission sera mise en place laquelle prendra en compte toutes les propositions. Ici, le Secrétaire général a révélé que l’opérateur économique ou promoteur immobilier qui veut le prendre devra au préalable construire un immeuble qui va regorger tous les services éparpillés du ministère des Sports. En fait, c’est un garde fou. L’intersyndical a insisté que dans le protocole d’accord, il faudra inscrire cette clause que réellement, que cet immeuble soit construit ensuite le ministère cédera l’espace qui est situé sur un endroit idéal (proche d’un marché). Concernant la privatisation des stades, le Secrétaire général Okito nous a fait remarquer que le ministre a déclaré qu’il ne privatise pas les stades mais plutôt la gestion.
Quant au contrat d’Engel, le Secrétaire Général Okito a révélé que l’intersyndical avait suggéré que l’argent du loyer (1000 $/mois) soit bien utilisé. Le ministre a accepté de leur donner la copie du contrat de manière à ce qu’ils puissent émettre des amendements. En termes clairs, il n’y a pas vente mais location. Des missions à l’extérieur, le Secrétaire Général Okito a précisé que le ministre a pris acte de toutes les propositions. Désormais, les dossiers doivent commencer par la 2è direction, ensuite au Secrétariat général, avant d’être acheminés chez le ministre. A cet effet, le Secrétaire général révèle que le ministre vient de signer une instruction de travail dont en voici la substance :
Monsieur le Secrétaire général,
Je vous enjoins d’informer le mouvement sportif congolais et les fédérations des loisirs qu’à dater du 25 août 2010, les dossiers qui ne sont pas conformes aux dispositions de l’arrêté ministériel n° 011/CAB/MIN/JSL/2010 du 10 mai 2010 relatif à l’agrément des associations ne seront plus traités par les services du Ministère. A chaque dossier qui sera transmis pour traitement (ordre de mission, autorisation de sortie, etc.), il faudra impérativement annexer les photocopies d’actes d’agréments (certificat d’enregistrement et arrêté ministériel accordant l’avis favorable pour l’obtention de la personnalité juridique). Le président du Comité Olympique Congolais et les responsables des Fédérations qui me lient en copie sont priés de faire diligence pour se conformer aux dispositions de l’arrêté précité, l’objectif étant, pour le Ministère, de traiter avec des personnes morales existantes, de par le législation nationale. Signée Maître Claude Nyamugabo.
" Que conclure de ce dossier ?
A notre humble avis, on ne serait jamais arrivé à la situation soulevée par le projet de privatisation des stades nationaux si la Rdc qui vient de fêter ses cinquante ans de la souveraineté nationale et internationale s’était dotée d’une loi sportive. En l’absence de celle-ci, il est tout à fait normal qu’on en arrive à cette situation largement évoquée dans cette édition. D’autre part, les politiques ne peuvent nullement se passer de l’administration qui est l’âme de toute organisation. Ne dit-on pas que quand l’administration va, tout va bien ? La Rdc a tout intérêt de se doter d’une administration forte, gage pour l’avenir.
La privatisation en soi est une honte pour un pays. Car en matière des sports, l’érection des infrastructures est une tâche qui incombe à l’Etat. Il est de ce fait appelé aussi à les entretenir et à assurer leur protection. Si jusque là il y a eu échec dans la gestion du stade, c’est parce que la politique s’est mêlée. C’est sont les différents ministres qui placent des gestionnaires qui, à la longue n’ont de compte qu’à rendre à eux. S’il y a échec, ils sont donc appelés à les assumer. Pour éviter la privatisation, il faudra remettre la gestion des stades à l’administration et d’en juger ensuite. N’est-ce pas qu’il revient au ministre de les contrôler ?
(Une enquête réalisée par Antoine Bolia )