Neel Jani est arrivé hier matin en Suisse pour passer les Fêtes en famille. L'occasion, pour le jeune pilote biennois, de prendre quelques jours de congé bien mérités, lui qui a n'a pas eu de pause entre sa saison de ChampCar, aux USA, et le «championnat d'hiver» qu'est l'A1GP. «Mais quand on fait ce qu’on aime, on ne pense pas vraiment aux vacances», commentait-il hier au téléphone, tout en avouant quand même apprécier la perspective de pouvoir prendre un peu de repos.
2007 aura marqué le retour de Neel Jani à la compétition, après avoir roulé «dans l’ombre» en 2006, lorsqu’il était troisième pilote pour l’écurie de F1 Toro Rosso. Reprendre le rythme d’un championnat de très haut niveau, tout en découvrant des stratégies de course totalement différentes de ce à quoi il avait été habitué en Europe – notamment tout ce qui est lié aux ravitaillements – ne lui aura finalement pas si mal réussi.
Même si le Biennois peut nourrir de gros regrets quant à ses résultats de fin de saison. «Lors des deux dernières courses, qui se sont déroulées en Australie et au Mexique, j’étais incroyablement lent. C’était incompréhensible. J’avais bien le sentiment que le problème venait de la voiture mais, en même temps, nous n’avons jamais mis le doigt sur le problème, alors...» De là à douter, il n’y a qu’un pas que Neel Jani n’a heureusement pas franchi. «Je pense honnêtement que ces ennuis m’ont coûté la cinquième place.» Les statistiques, elles, ne diront jamais que le pilote suisse a sans doute raison et ne mentionneront que son 9e rang au classement final de la saison 2007.
Mais ces contre-performances lui auront-elles coûté plus que ça? «Je ne pense pas car, immédiatement après, j’ai pu remettre les choses au point en A1GP. Si le problème était venu de moi, et non de la voiture, j’aurais été relégué dans les profondeurs du peloton. Si on veut, le début de saison en A1GP m’a en quelque sorte réhabilité.»
Et c’est avec la manière, que Neel Jani a cloué le bec à d’éventuels détracteurs: en huit courses disputées au volant de la monoplace de l’équipe de Suisse, il a engrangé deux victoires, une 2e place, deux 3e places et a terminé les trois autres courses dans les points. Sachant que, dimanche dernier à Zhuhai (Chine), il avait la victoire en vue – après être parti de la pole position – et que seuls des ennuis techniques lors de son dernier arrêt au stand l’ont empêché de monter une troisième fois sur la plus haute marche du podium...
Du coup, grâce à Neel Jani, l’équipe de Suisse d’A1GP pointe en tête du classement général et compte déjà une confortable avance sur ses premiers poursuivants, que sont la France, à 19 points, et la Nouvelle-Zélande, à 20 points. Et le Biennois est bien décidé à poursuivre dans cette voie. «Je veux être champion d’A1GP. C’est désormais mon objectif prioritaire.» A court terme, du moins. Car la saison 2008 pointe déjà le bout de son nez et, avec elle, son lot de décisions à prendre et de choix à faire. «Je vais peut-être repartir pour une saison en ChampCar mais j’étudie aussi d’autres pistes et rien n’est encore arrêté. Mais ce qui est sûr, c’est que c’est moi qui prendrai la décision finale.» A ce stade des négociations, on n’en saura pas plus sur les possibilités qui s’offrent actuellement au choix du jeune pilote biennois, excepté qu’elles le feraient revenir en Europe.
Histoire de se rapprocher à nouveau de la F1? «C’est vrai, la F1 est toujours mon objectif. Mais pour y parvenir, il faut que les bonnes circonstances soient réunies.»
Jacqueline