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Lorsque les cris ne peuvent être étouffés
Qui nous viennent des zones aux sinistres mémoires
Ou de pays meurtris sous les coups de leurs bourreaux
Que nous reste-t-il à vivre ?
*
Oreilles ouvertes sur la beauté des hymnes de Sybille,
Un fond guerrier crache son venin entre les lignes.
Fuir serait l’ultime parodie d’humanité.
Lorsque tout entre en déliquescence ardente.
*
Nulles nuées désormais pour atténuer l’ardeur solaire.
Il nous faudra vivre et brûler,
Et marcher, secs, en quête d’autre monde.
*
Entendez pourtant :
.
La voix monte
Verticale entre les bras du temps
Laisse errer les songes
Entre deux prédictions divines
.
Au grand jour de la justice
Larmes écoulées
Aux plaies viendront déposer
Baumes et cicatrices
.
Ce qui est de beauté partagée
Ne se dit
.
Ce qui est
Bonheur éphémère
*
Lors nous reprenons la route
Errant en infinis cortèges
Point d’autre horizon
Que d’accepter l’exil
*
Etrangers à nous-mêmes nous ne savons rien voir
Du doigt accusateur que l’histoire nous tend
*
Comme des papillons de nuit, dans la lumière de l'espérance,
Nos gestes solidaires, parfois se heurtent aux murs des besoins.
Immenses, ils déploient leurs ailes, couvrant nos humaines indifférences.
.
Nous restons muets,
Incapables de faire face aux multitudes accablées.
.
Ici, on tue sous les voiles pudiques d'états totalitaires.
Plus loin, on pose couvercle sur la longue plainte des réfugiés.
Le temps et la terre, comme nous, vaquent en tous sens.
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Manosque, 7 juillet 2010
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